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HOWE, Steve – Spectrum

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Lorsqu’il intègre Yes dans les premiers mois de 1970, le londonien Steve Howe n’a que vingt-trois ans et a déjà une bonne expérience et une certaine réputation. En effet, après le groupe The Syndicats, il incorpore, en 1965, la formation In Crowd, qui devient rapidement Tomorrow et rencontre un certain succès avec sa musique psychédélique. Steve Howe s’y lance déjà dans de longues improvisations. A Londres, à cette époque, il rencontre également Jimi Hendrix et jamme avec lui. En 1968, après le split de Tomorrow, il rejoint brièvement Bodast avant de louer ses services (Delaney & Bonnie, Ashton, Gardner & Dyke, …).

Le succès durable et planétaire de Yes lui apporte beaucoup et confirme ses talents de virtuosité et de compositeur. Avec Yes, il ne ratera véritablement que la période de renouveau marquée par l’album « 90125 », en 1984, dans lequel son remplaçant, Trevor Rabin, se montre tout aussi capable et inspiré. En fait, il avait quitté un Yes à bout de souffle, au début des années 1980, avec son dernier claviériste, l’ex-Buggles Geoff Downes, pour fonder Asia avec deux autres grosses pointures, le bassiste et chanteur John Wetton et le percussionniste Carl Palmer. Leur premier album « Asia », sera également un succès planétaire en 1982. Il quittera le groupe après l’album « Alpha » en 1983, suite à des conflits avec John Wetton et ne le rejoindra plus, qu’occasionnellement, à partir de l’arrivée de John Payne. En 1986, on le retrouve dans l’éphémère GTR avec l’ex-Genesis Steve Hackett. En 1989, il repart dans une association d’ex-Yes, Anderson, Bruford, Wakeman & Howe, qui tourne et publie un album bien médiocre avant de fusionner, en 1991 avec le Yes dépositaire du nom et mené par le bassiste Chris Squire avec Tony Kaye, Alan White et Trevor Rabin. Depuis, il continue de participer à un Yes passablement ralenti par les différents projets de la plupart de ses membres.

Le premier album solo de Steve Howe, « Beginnings » est paru en 1975, suivi de « The Steve Howe Album », en 1979. Au départ, ils ne devaient être que des « respirations » dans la carrière de Yes. Et ce n’est véritablement qu’à l’aube des années 1990 qu’il repartira dans l’enregistrement d’albums en solo et dans des projets lui tenant plus personnellement à cœur.

Pour ce nouvel album, « Spectrum », ses deux fils sont de la partie et, pour rester dans la grande famille de Yes, on retrouve un fils de Rick Wakeman, pour quatre plages. Le multi-capé Tony Levin complète à la basse, lui qui avait déjà participé aux « fêtes de famille » avec Anderson, Bruford, Wakeman & Howe et à l’album « Union » de Yes.

Voici les titres (60’41) :

  1. « Tigers Den » (3’46)
  2. « Labyrinth » (3’57)
  3. « Band of Light » (3’34)
  4. « Ultra Definition » (3’39)
  5. « Ragga of our Times » (4’12)
  6. « Ebb and Flow » (4’03)
  7. « Realm Thirteen » (4’27)
  8. « Without Doubt » (3’45)
  9. « Highly Strung » (4’30)
  10. « Hour of Need » (5’13)
  11. « Fools Gold » (4’05)
  12. « Where Words Fail » (4’16)
  13. « In the Skyway » (3’13)
  14. « Livelihood » (3’34)
  15. « Free Rein » (3’52)

Avec :

  • Steve Howe : Guitares
  • Tony Levin : Basse
  • Dylan Howe : Batterie
    +

  • Oliver Wakeman : Claviers
  • Virgil Howe : Claviers

Les caractéristiques principales de cet album d’excellente facture, totalement instrumental, se situent dans la diversité des styles abordés (Rock, Jazz, Blues, Country), la taille relativement courte des plages, la parfaite mélodicité de l’ensemble, la qualité des compositions et, aussi, comme d’habitude, le jeu précis, subtil et varié du guitariste, secondé par la « famille ».

Parmi celle-ci, Dylan Howe se révèle très présent à la batterie dans un style qui n’a absolument aucune similitude avec les étincelants batteurs de Yes ou Carl Palmer ; son jeu, tout en restant plus standard, ne mérite pourtant aucun reproche. Quant à Tony Levin, il apparaît plutôt discret à la basse, sans que cela ne gêne le moins du monde. Les deux claviéristes enrichissent toujours les compositions, même s’ils ne sont qu’occasionnellement à la tâche.

Aucune des quinze plages de ce CD ne mérite d’être négligée.

La première perle de l’album s’appelle « Ultra Definition » et surprend du début à la fin. La mélodie est accrocheuse, la guitare file dans tous les sens avec quelques superbes échanges avec les claviers, de beaux changements de direction, tout cela sur un étonnant mais génial rythme de « bal de village » donné par la basse et la batterie. Fantastique !

« Tigers Den », « Without Doubt » et « In the Skyway » sont d’admirables compositions, variées, avec de flamboyantes parties de guitares de toutes sortes, de toutes sonorités et qui dialoguent parfois entre elles. Les parties en « slide » font tressaillir de plaisir. Trois autres perles !

Les guitares dans « Ebb and Flow », « Realm Thirteen » et, surtout, « Highly Strung » respirent plus une certaine proximité avec Yes et le premier Asia, en étant mêlées de petites couleurs plus « Country ». Il en est de même pour « Raga of our Times », marqué en plus par l’utilisation d’une sitar et de tablas. Superbe !

« Labyrinth » alterne les atmosphères avec une guitare acoustique très « Classique », quelques traits d’Asia et un rythme Jazz. Joli !

« Band of Light », saccadé, navigue dans les ambiances « Latinos », bien soutenu par la batterie. Intéressant !

« Fools Gold » et « Livelihood » croisent savoureusement « Blues » et « Country ».

En définitive, Steve Howe publie ici une œuvre bien bâtie et réussit la prouesse de parfaitement marier compositions, virtuosité, élégance, diversité, mesure et équilibre. Un album pour les gourmets !

Pays: GB
InsideOutMusic SPV 085-48402 CD
Sortie: 2005/06/27

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