PRIMAL AGE – A silent wound (EP)
Plus rapide que Slayer, vous pouvez imaginer? C’était difficile mais maintenant le mur du son a de nouveau été franchi avec les Normands de Primal Age, qui ressurgissent du passé avec un nouvel EP quatre titres qui a déjà été listé comme produit dangereux par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique.
Il faut ici parler de passé car Primal Age en a un plutôt long. Formé en 1997, le groupe se consacre à un hardcore sans concessions qui ne fait pas de quartier. Le combo mêle différents membres ayant aussi d’autres activités dans plusieurs groupes, comme Absone, Fatal, Heretik, Stronghold, Otargos ou Kwashiorkor. On le voit, la galaxie Primal Age est complexe et ancienne, étant donné que la plupart de ces groupes ont été formés il y a 15 ou 20 ans. De son côté, Primal Age est responsable de deux albums, « A hell romance » (2007) et « The gearwheels of time » (2010). Et en partage avec Absone, le groupe sort un album de titres nouveaux et anciens en 2014.
Primal Age revient donc cette année avec un EP court mais redoutablement efficace. On est ici dans un croisement entre hardcore radical et deathcore brutal, ça ne plaisante pas. Le premier titre pulvérise tout sans prévenir et porte un titre étrange, « The whistleblowers vs W.H.O. (World Health Organisation) ». Primal Age chercherait-il à instiller la théorie du complot jusqu’au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé? Irait-il jusqu’à dénoncer certaines activités sournoises qui pourraient par exemple assurer la domination d’un lobby pharmaceutique mondial? Nous ne prendrons pas position sur ces sujets sulfureux.
Mais les hommes de Primal Age semblent insister avec un autre titre qui en dit long, « Counterfeiters of science ». Parlent-ils de ceux qui veulent imposer au monde des remèdes « prouvés » mais qui n’ont en fait aucun fondement, sinon de pousser à la consommation de produits au bénéfice de telle ou telle industrie aux mains pas très propres? Ici aussi, restons prudents mais on soulignera que des attaques directes de groupes punks sur les terrains glissants du mondialisme et des manipulations supposées de grands méchants cachés sous des pyramides pourraient être une sorte de provocation 2.0 adaptée à notre monde moderne. Avant les punks se foutaient de la gueule des bourgeois, maintenant ils s’attaquent aux sujets délicats qui font penser à certains qu’il y a un agenda mondialiste caché derrière tous les malheurs de notre terre. L’Histoire jugera mais en attendant, on continue à s’en prendre plein les oreilles avec le hardcore impitoyable de Primal Age.
Et puisqu’on parlait de Slayer au début de cette chronique, la transition est toute trouvée pour conclure le EP de Primal Age, puisque celui-ci se fend d’un hommage au regretté Jeff Hanneman, guitariste de Slayer. « To Jeff » nous fait un medley de grands morceaux de Slayer, commençant avec « South of heaven » et finissant avec « Raining blood » après un long détour par « Angel of death ». On retrouve ici un terrain musical connu et une opportunité de se défouler contre le mur avec cette reprise à forte capacité de perforation.
Donc, si vous aimez le hardcore et la destruction organisée de vos tympans, ce petit album est pour vous. Ça décape, ça arrache et en plus, ça pose des questions gênantes. Les complotistes peuvent aussi s’y intéresser mais ils vont encore nous sortir que le rock et le métal sont des trucs satanistes encouragés par l’ONU et donc il vaut mieux qu’ils nous foutent la paix sur ce terrain.
Pays: FR
Dooweet Agency
Sortie: 2014/03/03