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DEEZ NUTS – Binge & purgatory

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Album après album, les Australiens de Deez Nuts démontrent une impressionnante capacité à devenir de plus en plus crédibles sur la scène hardcore internationale. Le petit combo formé à Melbourne en 2007 par le chanteur JJ Peters a peu à peu gravi les marches qui mènent au cercle fermé des prétendants à la suprématie et peut maintenant parler de puissance à puissance avec Sick Of It All, Agnostic Front, Hatebreed ou Madball.

Les tympans fêlés des amateurs de hardcore avaient déjà pu se frotter à des énormités comme « Bout it«  (2013) ou « Word is bond«  (2015), pour citer les deux derniers albums en date. Ces deux galettes avaient frappé très fort mais voici que le tout dernier album « Binge & purgatory » vient confirmer une progression vertueuse qui semble impossible à arrêter. JJ Peters (chant), Sean Kennedy (basse), Alex Salinger (batterie) et Matt Rogers (guitare) sont allés travailler sur ce nouvel album à New York avec le producteur Andrew Neufeld (Comeback Kid) et il faut admettre que le résultat laisse pantois d’admiration.

La Grosse Pomme, avec son cortège de légendes liées au punk et au hardcore (c’est quand même la ville des Ramones, d’Agnostic front et de Cro-Mags), a inspiré les kangourous de Deez Nuts qui ont composé ici une douzaine de titres tous plus dévastateurs les uns que les autres. Les guitares sonnent avec la puissance d’un bombardier stratégique, le ton quelque peu hip-hop du chant se marie à merveille avec les riffs galvanisés et la rythmique de haut fourneau qui jaillit des instruments. JJ Peters et ses hommes ont également invité quelques hurleurs patentés sur certains titres, comme Scott Vogel de Terror sur « Antidote » ou Jamey Jasta de Hatebreed sur « Lessons learned ». On ne sait pas ce qu’il est advenu du studio après les séances d’enregistrement mais les pompiers ont sans doute dû ramasser tout ça à la petite cuiller.

Parce que ça émiette les tympans, je peux vous le dire. Une petite intro à la basse (« Binge ») ne fait pas illusion bien longtemps car les tueries vont rapidement débouler. « Purgatory », « Antidote », « Commas & zeros » servent de préparation d’artillerie thermonucléaire à des titres qui vont se révéler encore plus énormes, comme le suprême « Break out », servi par un riff charcutier dont on ne ressort pas vivant. Sans doute le morceau le plus sauvage de toute l’affaire. Autre sommet de ravage sonore, l’énorme « For what it’s worth » vient pacifier l’oreille interne à coups de missiles intercontinentaux. On le sentait venir, celui-là, rien que d’après la violence qui sourdait de ses prédécesseurs « Lessons learned » ou « Cakewalk ». Il ne reste plus qu’aux tueurs de Deez Nuts à finir le travail au rouleau compresseur ultra-rapide (le fêtard « Remedy », l’expéditif « Do not as I do ») pour que vous vous retrouviez avec la tronche bitumée pour un bon bout de temps.

D’une redoutable efficacité, animé par un son énorme, ce nouvel album de Deez Nuts impose un groupe désormais au sommet de sa créativité et de son envie de tout faire péter. Bienvenue chez les grands.

Pays: AU
Century Media
Sortie: 2017/04/07

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