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AURELIO – Darandi

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Pour égayer ce début de printemps, rien de tel que de la musique Garifuna. La légende conte que ses ancêtres sont des esclaves africains dont le bateau négrier s’est échoué au large de la petite île de St Vincent, au sud de la Martinique, et qui se sont métissés avec les indiens caraïbes et arawak indigènes.

Aurelio est sans exagération le plus grand interprète de cette musique. Darandi est une collection de ses chansons favorites sur trente ans de carrière, enregistré pour capturer le son de ses performances live incendiaires.

Aurelio excelle dans la punta et la paranda, cette dernière étant une forme de blues garifuna, qui conte la vie quotidienne de ses semblables, leurs déboires, leurs relations et leurs amours, en empruntant à la culture africaine les chants responsoriaux et à la guitare hispanique la mélancolie des mélodies qui évoquent la douceur de vivre en Amérique centrale. Mais la simple écoute de cet album suffit à nous emmener dans l’univers singulier de cette musique aux harmonies aigres-douces et sophistiquées, qu’Aurelio Martinez incarne avec générosité, depuis plus de 30 ans.

Si la musique est joyeuse et stimulante, elle est teintée d’influences qui reflètent la complexité de sa culture et de son histoire. Elle se déguste avec attention, comme un vieux Zapaca (rhum du guatemala) aux arômes délicats de menthe poivrée, d’origan, de feuille de laurier, de bois grillé, de cuir et de vanille. L’oreille néophyte ne sera pas déroutée par l’orchestration moderne de ces mélodies traditionnelles, qui combine instruments indigènes et guitare électrique, à l’instar d’un Turtle Shell Band, qui reprenait dans les années 70 les airs populaires du Rythm and Blues ou du Reggae de Bob Marley en utilisant boite à rythme et synthétiseurs avec membraphones, shakkas et carapaces de tortues.

Difficile de résister à des titres aussi entrainants que Laru Beya, Sielpa et Dugu, à ces arpèges de guitare qui marquent chaque titre de l’album. On pense également Geoffrey Oryema, autre signature notoire du label Real World.
Ces tubes garifuna semblent étrangement familiers, comme les mélodies du son cubain, comme si cette musique métissée tenait, finalement, d’un langage universel. Dans cette langue caribéenne à la phonétique africaine, mâtinée d’espagnol et de français, il semble évident, sans qu’on le comprenne, qu’Aurelio évoque la joie de vivre, le bonheur, l’amour, et la fierté de l’appartenance à sa culture.

Pays: BM
Real World/PIAS
Sortie: 2017/1/20

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