WHITE WILLOW – Future hopes
White Willow est considéré comme le représentant norvégien ultime de l’art-rock – tendance pour signifier des chansons pop étirées à des longueurs inutiles et bourrées d’instruments bizarres.
Le groupe a publié son 1er album en 1995 et sort son 7ème album aujourd’hui, « Future hopes ».
White Willow a souvent changé de line-ups et de changements stylistiques progressifs, allant du prog-folk au hard rock symphonique en abordant au passage d’autres rivages rock, électro ou jazz-rock entre autres. Le groupe considère toutefois que leurs albums doivent présenter certaines constantes: un chant féminin, des mellotrons, des flûtes, des synthétiseurs analogiques et des chansons sur des personnes tristes. Leur crédo : «Dans un monde prog où la qualité est trop souvent mesurée par la virtuosité seule, White Willow incarne la beauté simple et incertaine des ombres ». Le groupe a été salué par le Billboard Guide to Progressive Music comme étant « l’un des plus importants groupes progressistes de l’ère actuelle ».
Citant comme influences 10cc, The Beach Boys, Big Star, Steely Dan, to King Crimson, Magma, Weather Report, et Joni Mitchell, White Willow surfe sur des rythmes plus ‘mélopiques’ qu’épiques, un certain esprit doom aérien hantant des compositions sur tempi lents ou moyens, adaptés à la magie et l’envoûtement que veut procurer le groupe.
« Future hopes » met en vedette la nouvelle chanteuse Venke Knutson, officiant déjà sur le cover des Scorpions « Animal Magnetism » par White Willow paru en 2015 et repris ici en bonus track. Il y a une certaine parenté dans le style vocal et musical avec Mum, groupe islandais né en 1997, dans la dimension d’envoûtement que génèrent les musiques des 2 groupes, White Willow développant toutefois des structures et rythmiques bien plus complexes que les Islandais. La même comparaison vaut aussi avec la chanteuse Suédoise Stina Nordensta, principalement au niveau de la voix.
« Future hopes », assez remuant, condense toutes les caractéristiques musicales du groupe. « Silver & cold » calme ensuite le jeu, avec tact et élégance. « In Dim days » et « A scarred view », nettement plus longs que les autres titres, offrent au groupe et à l’auditeur prog bien du plaisir de par les syncopes et changements de rythmes qui y interviennent avec bonheur. Le jeu de batterie y est particulièrement bien mis en valeur. « Where there was sea there is abyss » propose une courte pause au milieu de l’album, sans grand intérêt.
« Animal Magnetism » des Scorpions étonne dans le paysage White Willow mais s’impose, après réflexion, comme le seul titre de la discographie des Teutons à prétendre s’insérer dans le répertoire Willowien : rythme lent, entêtant, chant lancinant, le groupe norvégien réussit l’exercice honnêtement mais sans brio, n’y apportant rien de nouveau sinon une coloration personnelle, juste cosmétique. « Damnation valley », bel instrumental apaisé sur nappe d’arpèges au piano, clôture cet album de belle façon.
Contrairement à ce qui est indiqué au début de l’article, les longueurs ne paraissent pas inutiles et les instruments bizarres ne sont pas vraiment très présents. Un plus : l’album comporte des œuvres spécialement commandées chez Roger Dean, très réussies, dans une tonalité sombre, adéquates au style White Willow. Les amateurs d’Anathema devraient tenter le détour par White Willow et possiblement y trouver leur bonheur. Au final donc, un album antianémique pour patients prog ambitieux…
Tracks:
- Future hopes
- Silver & cold
- In Dim days
- Where there was sea there is abyss
- A scarred view
- Animal magnetism (cover Scorpions)(bonus track)
- Damnation valley (bonus track)
White Willow:
- Venke Knutson – chant
- Lars Fredrik Frøislie – claviers
- Ketil Einarsen – flûtes
- Jacob Holm-Lupo – guitares
- Bogati-Bokor Akos – guitares, backing vocals
- Ellen Andrea Wang – basse
- Mattias Olsson – batterie et tout autre instrument
Pays: NO
The Laser’s Edge LE078
Sortie: 2017/03/31