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APE SHIFTER – Ape Shifter

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Le promoteur qui nous envoie ce premier album d’Ape Shifter nous annonce ce groupe comme progressif mais en fait de progressif, il faut plutôt admettre qu’on a ici affaire à un heavy rock instrumental pour bûcheron norvégien ou pour électricien surmené. Parce que ça nettoie l’oreille interne en profondeur, je peux vous le dire.

Ape Shifter est un des très nombreux projets d’un guitariste appelé Jeff Aug. Né à Washington DC mais réinstallé dans le sud de l’Allemagne depuis près de 18 ans, ce brave garçon se répand depuis une vingtaine d’années dans toutes sortes de groupes et de projets variés. On le trouve au milieu des années 90 dans un combo appelé Sorry About Your Daughter, d’orientation grunge et auteur de deux albums. Puis ce sera un album chez les punkers allemands de Banana Peel Buzz en 2001, sans parler d’une ribambelle d’albums solos (huit, d’après les statistiques officielles de l’Organisation Mondiale du Bruit) et trois albums et un DVD avec Anne Clark, célèbre artiste new wave anglaise. On trouve aussi Jeff Aug sur l’album « Is this hyperreal? » d’Atari Teenage Riot, ainsi qu’accompagnateur scénique d’une foule de musiciens réputés (Allan Holdsworth, Soft Machine, Johnny A., Albert Lee, Jawbox, Shudder To Think, Body Count, Government Issue).

Ce pedigree varié rappelle néanmoins à Jeff Aug qu’il est un rocker. La preuve avec cet « Ape Shifter », premier album résultant de l’association de Jeff Aug (guitare), Florian Walter (basse) et Kurty Münch (batterie). Ici, on n’est pas venu pour jouer à la marelle mais plutôt pour faire rougeoyer les amplis Marshall sous un déluge de kilowatts burnés. Le principe est simple : Jeff Aug saisit une Gibson Les Paul par le manche avec ses grosses mains poilues, se la colle sur les épaules et entame une succession de riffs renforcés au carbure de tungstène, avec une section rythmique qui s’en donne à cœur joie dans la démolition en gros. Ici, pas de chanteur, on n’est pas là pour réciter de belles paroles sur l’amitié entre les peuples ou sur les motocyclettes chromées. Le but, c’est de faire fondre les tympans sous un assaut posé et viril de guitares chauffées à blanc. L’enregistrement a été exécuté en seulement trois jours dans des conditions purement live, sans overdubs ni ajouts ou autre bricolage Pro Tools.

Ça dézingue à toutes vitesses sur onze morceaux dépassant rarement les trois minutes trente, ça pilonne tout sur son passage façon King Kong ayant marché sur une épine de cactus. A ce propos, la pochette de l’album représentant un gorille en train de gueuler est particulièrement bien choisie pour illustrer l’ambiance du disque. Attendez-vous à vous faire secouer dans votre baobab par une horde de singes géants pas contents du tout de s’être fait piquer leurs bananes par le syndicat du crime camerounais. D’ici à que ça se termine au sommet de l’Empire State Building face à une escadrille de chasseurs-bombardiers, il n’y a pas loin. Gare au gorille!

Pays: DE
Brainstorm Records
Sortie: 2017/03/24

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