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MYERS, Brad & SHARFE, Michael – Sanguinaria (hopefulsongs)

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Brad Myers est ce qu’on peut appeler un authentique musicien. Avec lui, c’est musique 24 heures sur 24 et sept jours du sept, du 1er janvier au 31 décembre, et cela depuis l’âge de six ans. Né à Washington D.C., Brad Myers baigne tout gamin dans les sonorités rock de Jimi Hendrix, Yes, Rush ou l’Allman Brothers Band mais ne tarde pas à dériver vers le jazz rock et le jazz.

Washington D.C., capitale des Etats-Unis, serait un coin idéal pour prospérer dans le jazz. Mais Brad Myers préfère aller se planquer à Cincinnati, ville de l’Ohio où il ne se passe rien. C’est du moins ce que l’on croit car l’érudit Myers a vite découvert que cette ville était un terreau important pour le jazz. C’est pour le label Gennett, basé à Cincinnati, que Louis Armstrong a gravé ses premières rondelles de cire et que Jelly Roll Morton a fait ses débuts. C’est aux studios Herzog qu’Hank Williams a réalisé ses plus belles chansons. C’est dans les locaux de King Records que James Brown a commis ses plus hauts méfaits et c’est de Cincinnati que sont originaires des pointures du jazz comme George Russell, Frank Foster, Fred Hersch, et Cal Collins.

Diplômé (conservatoire de musique de Cincinnati) et diplômeur (prof en classes prépa au dit conservatoire), Brad Myers a bien entendu franchi le pas artistique en rejoignant il y a une vingtaine d’années le Ray’s Music Exchange, un combo funk jazz de Cincinnati spécialisé dans l’improvisation et l’exploration du répertoire d’artistes comme Frank Zappa, Miles Davis, The Meters ou John Zorn. On le voit aussi aux côtés de John Scofield, Stanley Jordan, Victor Wooten, Bela Fleck, Brian Charette, The Cincinnati Pops, The Kentucky Symphony Orchestra et bien d’autres. Il hante les studios en accompagnateur sur des disques du CCM Jazz Ensemble, du Smarthy Band, Eric Baumgartner, Jeremy Pinnell & The 55’s, Nomadic Warriors, Subterrain, Ryan Fine.

En 2015, Bryan Myers franchit un nouveau pas en mettant sur pied son propre projet. Il s’agit d’abord du Brad Myers Quintet qui sort l’album « Prime numbers », puis c’est aujourd’hui une association avec le contrebassiste Michael Sharfe, pour ce « Sanguinaria (hopefulsongs) » qui sort sur le label Colloquy Records. Dans sa partie, Michael Sharfe est ce qu’on pourrait appeler une épée, un cador : presque quarante ans de carrière, des participations à des foules d’albums en provenance d’artistes divers et variés (citons Bobby Fisher, Scotty Anderson, George LaMond, Betty Lippitt, Michelle Himmell ou le Blue Wisp Big Band, un de ses repaires habituels.

Ensemble, guitare et contrebasse, Brad Myers et Michael Sharfe tressent ici des compositions cotonneuses et aériennes, sur un mode jazz tranquille et délicat, ce qui n’empêche pas de remarquables performances techniques. Entre atmosphères caribéennes feutrées (« Sanguinaria (hopefulsongs) »), constructions raffinées montées sur coussin de basse (« Line for Lyons », une reprise de Gerry Mulligan, « A feeling inspired by Maria ») et swing fondant dans les oreilles (« In your own sweet way »), Brad Myers et son complice nous conditionnent pour un voyage en limousine au pays du jazz cool. Le duo reprend quelques grands noms de la profession, comme Gerry Mulligan, Dave Brubeck, Keith Jarrett, Paul Bollenback ou Vince Guaraldi. Tout cela est extrêmement sympathique et idéal pour calmer les gens stressés. On sent déjà pointer l’été, les palmiers et les piña coladas dégustées au fond des clubs de jazz floridiens.

Pays: US
Colloquy Records
Sortie: 2017/03/03

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