GOTO, Tadashi – Soundscape
En matière de Rock Progressif et de Fusions Jazz-Rock, le Japon se montre étonnement fécond. De surcroît, ses productions se révèlent souvent de qualité et ses artistes d’un excellent niveau. Ars Nova, Bandvivil, Cinema et Lu7 restent mes découvertes récentes les plus marquantes.
Né en 1976, Tadashi Goto n’est pas seulement musicien et compositeur mais également professeur d’anglais dans une Haute Ecole à Nagoya au Japon. Ces deux aspects de sa vie semblent d’ailleurs d’une égale importance chez lui.
Pour ce claviériste, « Soundscape » représente un travail de longue haleine qui a débuté par la composition de ces pièces en 2000 et 2001, lorsqu’il était à l’université, à Newcastle, en Australie. Ensuite le processus s’est poursuivi jusqu’à la publication de cet album qu’il a produit lui-même et qu’il interprète seul. Il y utilise des synthétiseurs de générations plus anciennes, retravaille les sons, en recrée et y adjoint des rythmes synthétiques.
Ces influences reconnues s’appellent U.K., E.L.P., Rush, Dream Theater, Chick Corea et Jeff Beck.
Cet album totalement instrumental combine toutes ces influences et constitue une fusion Jazz-Rock Progressif, très personnelle, jamais bâtarde.
Voici les onze titres, dont plusieurs sont subdivisés en chapitres :
- « Moratorium » (1’24)
- « World Update » (3’29)
- « Lapstone » (4’36)
- « Depth Interview » (3’37)
- « Loveless » (3’54)
- « Soundscape » (11’08)
- « A Priori » (1’37)
- « Science without Humanity » (5’24)
- « Swan Song » (6’03)
- « The Uncertainty of Life » (4’11)
- « Yin and Yang » (4’32)
Cet album se déroule comme une longue musique de film ou de jeu vidéo, alternant des atmosphères sereines et agitées, avec des cascades de changements de rythmes qui déconcertent parfois. A l’écoute, il est souvent difficile d’imaginer que cette œuvre a été réalisée uniquement avec des synthétiseurs, surtout avec l’imposant côté percussif. Cela m’a pourtant été confirmé.
« Moratorium » et « World Update » débutent l’album dans un genre Jazzy, aéré, très percussif.
Les nerveux « Lapstone », « Depht Interview » et « Yin and Yang » filent dans tous les sens avec de belles phrases aux synthétiseurs.
« Loveless » et « The Uncertainty of Life » sont deux belles constructions mélodieuses et paisibles. Elles restent mes préférées.
« Soundscape », subdivisé en six parties, et « Science without Humanity » sont parfois déroutantes. Tout s’y retrouve et s’y oppose : quiétude et folie, ordre et débordement, mélodie et déchaînement.
Un album difficile d’accès, parfois stressant, aux compositions intéressantes, mais jamais vraiment marquantes.
Pays: JP
Musea Parallèle MP 3046.AR
Sortie: 2005/05