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NINE INCH NAILS – with teeth

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Trent Reznor est un artiste rare, ne serait-ce que parce que chaque CD de Nine Inch Nails prend plusieurs années de préparation, Reznor étant un perfectionniste. Rare aussi car bien qu’ayant tout appris à des groupes qui ont récolté le pactole à sa place (de Linkin Park à Alec Empire, sans parler de Marylin Manson dont les premiers albums étaient d’ailleurs produits par Trent Reznor), l’homme a toujours fait primer la qualité à la quantité, et que nul ne peut mettre en doute son intégrité de musicien.

Ce nouveau CD faisant suite au double « The Fragile » (1999!), album foisonnant, riche mais parfois confus, revient à des sons, des arrangements et à des mélodies plus directs. En fait, à l’écoute de « With Teeth », je pense à ce qu’aurait été le premier album de NIN « Pretty Hate Machine », si Trent Reznor avait disposé en 1989 des moyens techniques et de la connaissance de la production qui sont les siens aujourd’hui.

« All the love in the world », qui ouvre l’album, est un bon exemple de morceau faussement retenu, dans lequel l’arrangement piano-voix avec une rythmique funky vers la fin cache à peine la rage qui couve et qui ne tarde pas à exploser, puisque dès « You know what you are ? », seconde plage, on retrouve une batterie qui mitraille, des guitares sursaturées et Reznor pas content de chez pas content…

« The Collector » s’appuie sur une basse fuzzy et une batterie au rythme brisé, avec des interventions périodiques de guitare acérée. « The Hand That Feeds » (le premier single) est le morceau le plus accessible du CD, réminiscent de « Head Like A Hole », avec un rythme tout à fait dansable. En concert, ce morceau doit certainement faire très mal !

« Love Is Not Enough » est un mid-tempo à la rythmique lourde et oppressante, avec une voix déclamatoire, tandis que « Every Day Is Exactly The Same », très synth-pop psychotique, est une quasi-ballade assez mélodique bien que marquée par une ambiance glauque à la David Lynch et que la plage titulaire « With Teeth » est du Nine Inch Nails typique, 5’37 avec un intermezzo atmosphérique en plein milieu du morceau. A mon avis le morceau le moins réussi, mais ça n’engage que moi.

« Only » est l’autre morceau assez radiophonique de l’album, le moins synthétique aussi. Il ferait un bon single. Le refrain « there is no you, there is only me » résume bien les obsessions de Reznor. « Getting Smaller », produit guitares en avant avec ici aussi assez peu d’électronique, est un morceau punk-rock convaincant. « Sunspots » est un morceau retenu, une respiration bienvenue à ce stade de l’album. Ne vous méprenez pas, on est à des années-lumières du slow, mais dans le contexte, c’est reposant. Et il vaut mieux reprendre son souffle avant d’entamer le dernier tiers de l’album, car « The Line Begins To Blur » nous ramène vers des terres torturées, des rythmes cassés et des basses disto et que « Beside You In Time » est un morceau à la fois enragé et planant, hypnotique bien que bruitiste, qui évoque un peu Aphex Twin lacéré. « Right Where It Belongs » est un morceau cafardeux à souhait, comme pouvait l’être « Hurt » sur « The Downward Spiral ». Fausse fin puisqu’il reste « Home », morceau calme mais flingué par une batterie rageuse.

La production de Reznor et Alan Moulder est impeccable. On ne peut pas dire que Nine Inch Nails se réinvente complètement, il s’agit plutôt d’un « back to basics », mais s’il est difficile d’approcher le chef-d’œuvre absolu qu’était « The Downward Spiral » (1994), les amateurs de NIN seront ravis. Ne les ratez pas le 2 juillet à Werchter !

Pays: US
Nothing/Interscope Halo_19
Sortie: 2005/05/03

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