CD/DVDChroniques

FAREWELL – Sequoia

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Après son premier album « Living ends«  réalisé sous le nom de Farewell en 2015, JB Calluaud revient avec le deuxième épisode de son projet avec « Sequoia ». JB Calluaud continue ainsi de se fabriquer un parcours assez original, après ses expériences accumulées chez Silence Is Crime puis chez April, des groupes bordelais du début des années 2000.

JB Calluaud a toujours été un adepte du mélange des genres, centrés néanmoins autour du hip hop et du trip hop de Massive Attack mais allant aussi s’aventurer sur les territoires de Björk, The Gathering, A Perfect Circle, Smashing Pumpkins ou même Nine Inch Nails. Il n’est donc pas étonnant de retrouver ces influences sur le deuxième opus de Farewell, un « Sequoia » qui affiche la particularité de n’avoir que des titres de chansons portant des prénoms féminins. On voit donc défiler dans nos oreilles « Doraleen », « Jeanne », « Gabrielle », « Meredith », « Violette », « Mia », « Eve », « Ellie », « Ida » « Eloise » et « Tenk ». L’histoire ne dit pas si tous ces prénoms sont des conquêtes féminines de JB Calluaud ou si ce dernier a baptisé ses chansons ainsi par souci d’esthétisme.

Ce que l’on trouve aussi en exergue de cet album est une citation d’un certain Friedrich Von Hardenberg, qui nous dit : « Mon amour s’est transformé en flamme et cette flamme consume peu à peu ce qui est terrestre en moi ». Ce poète romantique allemand, plus connu sous le pseudonyme de Novalis, n’a pas vécu très vieux, emporté par la tuberculose à l’âge de 28 ans en 1801. Il évoque sans doute par cette phrase la perte de sa fiancée, décédée de la même maladie quatre ans avant lui. Tout cela pour vous dire que cette évocation faite ici par JB Calluaud nous amène assez loin dans le romantisme fragile et la douleur des âmes en peine, un sentiment que l’on retrouve sur l’album « Sequoia ».

La voix quasi féminine de JB Calluaud vole au-dessus de mélodies évanescentes environnées de piano et de boîtes électroniques (« Doraleen », « Gabrielle »). Mais le chanteur compositeur est aussi capable de mettre en avant un registre vocal plus grave et plus menaçant, au service de rythmiques plus rock (« Jeanne »). Un son plus rude s’impose vers le milieu de l’album, avec des atmosphères pas loin de rappeler Nine Inch Nails ou Marilyn Manson (« Violette », « Mia »). Puis progressivement, JB Calluaud fait retomber la pression par paliers, d’abord avec des titres moins lourds mais tout aussi tendus (« Eve », « Ellie »), puis avec des chansons plus légères et délicates (« Ida », « Eloise », « Tenk »). A ce moment, on est retourné dans des brumes musicales mélancoliques qui encouragent le vague-à-l’âme.

On perçoit donc une progression dans cet album, avec une montée vers une acmé sonore, puis une redescente vers l’apaisement après avoir atteint le point culminant d’une certaine tension musicale habitant le disque. Il faut apprécier quelque peu le trip hop pour entrer pleinement dans cet album mais la capacité qu’a JB Calluaud à créer des climats contrastés est déjà un atout qui peut aussi plaire à ceux qui n’ont pas l’habitude de ce genre de musique.

Pays: FR
FARE002 (autoproduction)
Sortie: 2016/10/15

Laisser un commentaire

Music In Belgium