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SOULBURN – Earthless pagan spirit

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Le critique rock ouvre un œil et se réveille, sent une masse sombre à côté de sa tête, se relève et comprend qu’il se trouve à côté d’un morceau de mur de sa maison qui s’est écroulée sur elle-même. Autour de lui, tout n’est que ruine. Il se débarrasse de la poussière qui recouvre son tee-shirt Slayer et comprend enfin ce qui s’est passé. Il écoutait le dernier album de Soulburn et soudain, le noir complet, le blackout…

Amis métallurgistes, tout ceci n’est qu’un fantasme. Ma maison ne s’est pas écroulée à l’écoute du dernier album de Soulburn mais il va quand même falloir que j’aille vérifier les fondations de ma bicoque après que tous les murs aient tremblé au son de ce titanesque, de ce surhumain « Earthless pagan spirit ». On l’aura vite compris, il s’agit de métal particulièrement virulent, dans une veine death/black/doom qui convoque les âmes maudites des vieux seigneurs du genre.

Mon camarade Michel Serry, qui citait Venom, Bathory et Celtic Frost dans sa chronique du précédent album « The suffocation darkness« , avait bien raison quant aux influences de Soulburn. Sur leur nouveau missile, le quatuor maudit reconstruit autour des vétérans Eric Daniels (guitare) et Bob Bagchus (batterie) ainsi que des plus récents Twaan van Geel (basse et chant) et Remco Kreft (guitare) fait tomber sur la table d’opération ensanglantée huit nouveaux titres qui sont autant de bistouris prompts à taillader les chairs des tympans avec la détermination du Viking arrivant tout droit sur un village normand, toutes haches dehors.

Les amateurs de death et de black metal old school vont donc pouvoir se lécher les babines avec cette galette qui exhale du plomb fondu et des incantations infernales à tous les étages. On reste pétrifié par de grands titres comme le thermonucléaire « Where splendid corpses are towering towards the sun » ou un formidable « The blood ascendant » qui prend le temps de construire en plus de six minutes des atmosphères terrifiantes. Le découpage des cervelles à la scie sauteuse continue avec « Howling at the heart of death », nouvelle épopée diabolico-électrique qui ralentit les allures et gagne ainsi en pouvoir effrayant. Et que dire de ce surpuissant « As cold as heaven slain », imparable et bathoryen en diable? Rester bouche bée, tout simplement. Et je ne vous parle pas de l’apocalyptique « The torch », du cyclopéen « Spirit asunder » ou de l’angoissant « Diary of a reaper » qui est une mélopée malfaisante à l’usage des psychopathes travaillant aux abattoirs d’Anderlecht.

La conclusion est simple, ce nouvel album des Bataves de Soulburn est une imparable tuerie sonore, un truc qui va servir à vérifier la solidité des bunkers antiatomiques. Parce que ça fissure un tantinet, croyez-moi.

Pays: NL
Century Media
Sortie: 2016/11/18

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