OFFWORLD – Some circles are square
Offworld est le fruit des efforts de musiciens confirmés de la scène progressive et rock belge. Peter Baart (basse) et Stijn Van Den Bossche mettent en commun les expériences issues de leurs précédents groupes qui oscillaient entre jazz, musique classique, funk et psychédélisme. Autant dire que le mélange promet d’être intéressant. Musiciens avant tout, les deux hommes décident de se lancer dans un projet instrumental. Ici, pas de vocaliste poseur qui vient nous raconter ses états d’âme avec une voix de fausset, on est là pour faire de la musique et pas autre chose. Le duo s’enrichit de l’arrivée à la guitare de Tom Tas, un bretteur élevé au métal et au rock couillu (Neo Prophet, 23 Acez, Quantum Fantay, Ostrogoth). Ce sera par contre un enfant du reggae qui se retrouvera à la batterie, en la personne de Mustafa Ketami (Maanzaad, Dubtown, Collieman & Mighty Sunscape). Ce dernier ne reste cependant pas longtemps dans le groupe, obligeant les membres restants à recourir à un batteur invité pour terminer la conception du premier album.
Car les choses vont vite chez OffWorld. A peine monté, le groupe a écrit des tas de chansons et s’est colleté de multiples séances de répétition. Tout est prêt pour foncer dans le tas avec du rock progressif de haut vol, savamment instrumenté et nourri aux excitants. Rob Martin trouve une place derrière les fûts et Offworld émigre vers les studios Mushroomland de Lokeren, tenus par le légendaire Pieter Van Den Broek, qui participe aussi à l’album avec des interventions aux synthés.
Le résultat arrive donc vite avec ce premier album princier, tout instru et animé d’une fougue élégante. On navigue entre rock progressif nerveux à la Dream Theater, psychédélisme dynamique façon Ozric Tentacles, le tout agrémenté d’ambiances funk ou jazzy. Quelques bruits synthétiques nous font penser à un voyage spatial, avec Dark Vador affublé d’une Gibson Flying V et le Captain Kirk à la batterie. Les morceaux s’enchaînent au petit trot et on reste pendu aux notes et aux doubles croches de titres rutilants tels que « Swamps of SFD: Out / Temploid », « Alien vocal chord trauma », « Killing voices in H.E.A.D. », le très métallique « Planetary displacement (no siesta) », le virevoltant « Scattered mind freak alike » ou l’excellent « Power supply ». La fin nous réserve deux gros morceaux avec « Some circles are square » (au saxophone signé Geert Roels) et « Tidepools / Swamps of SFD: in ».
La plupart des titres ont une signification absconse et ont une connotation science-fictionnesque. Il s’agit en effet d’un album concept centré autour de l’espace. Mais ici, il n’est pas question de la course tranquille des planètes autour de leur astre, on est plutôt dans l’assaut véloce de fusées arrivant tous réacteurs dehors pour filer des coups de canon laser à tour de bras. Dans le genre prog technique et habile, on est dans des terrains classiques mais les types d’Offworld s’en sortent magistralement.
Pays: BE
Freia Music
Sortie: 2016/09/22