LARSEN – Of Grog Vim
Un album de plus (14 opus/EP ont déjà été produits depuis 1997) pour cette formation italienne, qui persévère dans l’expérimental. Véritable groupe culte dans cette discipline pour ce pays, Larsen tourne depuis près de 20 ans collaborant d’en divers projets (en studio ou en live), proposant aussi des bandes sonores pour le cinéma ou le théâtre. Pour cet album le quatuor de fond s’allie les services du multi-instrumentiste Thor Harris (trombone) , afin de manifestement renforcer le panel sonore.
Sinon on retrouve au sein de la formation italienne Fabrizio Modonese Palumbo (guitares, viole et diddley-bow), Marco Schiavo (batterie, cymbales et glockenspiel), Paolo Dellapiana (claviers, accordéon, piano et instrumentation électronique) et Roberto Maria Clemente (guitare). Au départ d’une musique minimaliste, la guitare et les vibrations de xylophone (glockenspiel) imposent un tempo lancinant et répétitif, avant l’arrivée de la batterie et des cuivres. Plongé directement dans un post-rock expérimental, l’auditeur sent ses pieds se dérober sous lui, au fur et à mesure que les instruments entrent dans la lente danse sonore qui nous rappelle un certain Joy Division !
Au cœur de cette première composition, on est bel et bien dans l’univers du regretté Ian Curtis mais ici sans sa voix reconnaissable entre toutes. C’est plutôt un murmure aérien qui accompagne une musique qui colle au créneau de la cold-wave. Des sonorités électroniques lancent le second morceau, gardant toujours le rythme de départ d’un post-rock minimaliste. Doigté et souplesse sont ici de mise pour parvenir à construire une musique temporisée, qui prend quelque peu de corps avec les percussions.
On garde encore des sonorités électroniques et des arpèges léchés et saccadés de guitares pour maintenir l’auditeur dans une sorte de torpeur volontaire, avant de saturer l’espace sonore de bruitages étranges rappelant quelque peu le sitar. Quelque soit le son produit, on reste bien dans l’univers d’un post-rock instrumental qui a l’art de dérouter. Le cerveau est ici mis à rude épreuve, et les oreilles ne savent plus où donner de la tête, la faute à une réalisation qui approche aussi souvent l’univers étriqué de Sigur Ros. A certains moments les guitares et la batterie durcissent le ton, pour mieux nous perforer la boîte crânienne, déjà bien endommagée par le reste !
Voilà un opus fait pour tous les suiveurs du groupe islandais, pour tous ceux qui appréciaient Joy Division et qui apprécient encore Mogwai. Ajoutons encore que le trombone de Thor Harris, rajoute une couche supplémentaire au dédale sonore proposé. Post-rock et musique expérimental sont à digérer jusqu’à la lie !
– Larsen Le Facebook
Pays: IT
Important Records
Sortie: 2016/11/04