RIVERSIDE – Eye Of The Soundscape (Special Edition)
Voilà donc la suite logique à un précédent article, la chronique du nouvel album de la formation polonaise Riverside. Pour cette sortie toute fraiche, le contenu reprend un matériel courant de 2007 à 2015 avec des bonus et des pistes construites lors des sessions des opus « Shrine Of New Generation Slaves » (2013) et « Love, Fear and the Time Machine » (2015), avec aussi une revisite de l’album « Rapid Eye Movement » de 2007. On compte outre des remix quatre nouvelles pistes, pour un total de 100 minutes de musique instrumentale et électronique.
Plusieurs versions sont disponibles soit en CD soit en LP, avec ici un coffret 2 CD et un imposant livret richement décoré, tout cela en l’honneur du guitariste Piotr Grudzinski disparu le 21 février de cette année à l’âge de 40 ans. Il reste donc un trio composé par Mariusz Duda, Piotr Kozieradzki et Michat Lapaj, qui continuera je l’espère de nous envouter d’une musique alliant rock-atmosphérique et métal-progressif. Deux galettes donc avec de nombreux longs morceaux (10 à 12 minutes) où, l’atmosphérique vous prend directement à la gorge pour vous plonger dans le mystérieux. Fortement aérienne, la musique nous emporte très haut dès la première plage. Transporté dans une autre dimension, l’auditeur se perd rapidement au sein d’un labyrinthe instrumental.
Au sein d’une même composition, le groupe nous entraine d’un rock-atmosphérique vers une musique électronique tirant sur l’ambient. Quelque peu déstabilisant pour ceux qui en sont restés au métal-progressif complexe des débuts, Riverside a évolué à partir de 2007 pour partir de plus en plus vers l’atmosphérique. Un peu comme Anathema, la formation polonaise a modifié sa route et sa musique, pour finalement se rapprocher du grand Steven Wilson ! Le remix de « Rapid Eye Movement » en est un bel exemple, avec un virage vers une plus profonde expérimentation sonore, qui prouve une fois de plus le potentiel d’inspiration du groupe et de son mentor Mariusz Duda. Quelle joie d’entendre à nouveau la partie finale de ce très beau morceau où, la guitare part dans les airs portée par les claviers !
La seconde galette maintient toujours l’auditeur dans cet étrange univers où l’électro cohabite avec l’atmosphérique et l’ambient. On retrouve ici plusieurs morceaux de dimensions plus classiques allant de 3 à 7 minutes, sauf la plage titulaire qui s’étire sur plus de 11 minutes. Les claviers restant aériens tout comme la guitare, l’ensemble accompagne des soundscapes et des loops rappelant fortement l’atmosphère des premiers Porcupine Tree. Comme je l’ai déjà dit on s’approche très près de l’univers du grand Wilson, avec un travail expérimental qui parait sans limite !
Peut-être déstabilisante et quelque peu éloignée de l’architecture des premiers albums, la musique hautement aérienne et purement expérimentale de Riverside nous emporte très loin, avec des passages à couper le souffle. Pour moi c’est d’un grand niveau technique, c’est du grand art !
– Riverside Le Facebook
Pays: PL
Inside Out 88985365302
Sortie: 2016/10/21