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MONTGOMERY, James BLUES BAND – The James Montgomery Blues Band

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Le James Montgomery Blues Band qui sort un album simplement intitulé « The James Montgomery Blues Band », ça sent le premier album à plein nez. Et pourtant, quelle grossière erreur! En effet le James Montgomery en question est un vieux crocodile du blues rock américain, un style qu’il sillonne depuis près d’un demi-siècle. Alors, il va falloir ranger ses préjugés au placard, oublier les aprioris qui consistent à penser que c’est parce qu’un musicien est inconnu qu’il est nouveau. James Montgomery est au contraire une cheville ouvrière du blues ricain, auquel il participe depuis le début des années 1970.

Avec une dizaine d’albums au compteur depuis 1973 et une quantité astronomique de participations dans des sessions d’enregistrement d’artistes fameux ou des apparitions sur scène avec des monstres sacrés du blues et du rock, James Montgomery peut s’enorgueillir d’un palmarès de légende, de références inattaquables. En tant que sbire scénique des immenses, des himalayens, James Montgomery est allé taquiner l’harmonica avec B.B. King, Muddy Waters, Buddy Guy, John Lee Hooker, Junior Wells, Bonnie Raitt, Steven Tyler et Brad Whitford (Aerosmith),Charlie Daniels, Gregg Allman, Patti LaBelle, le J. Geils Band, Huey Lewis, les Fabulous Thunderbirds, The Cars, Rick Derringer, Chad Smith (Red Hot Chili Peppers), Billy Squier ou Duke Robillard, par exemple. Cette liste laisse lourdement songeur…

Car il faut dire que le bonhomme est un harmoniciste hors-pair. On a toujours l’habitude d’évoquer les plus grands guitaristes, les plus grands bassistes, les plus grands batteurs ou les plus grands claviéristes du monde. Mais quid des harmonicistes? Eh bien, James Montgomery peut nous donner l’occasion de nous faire remarquer lors des prochains concours de listes des meilleurs de telle ou telle discipline (le plus grand architecte, le plus grand mécanicien, le plus grand réparateur de frigo de l’histoire de l’humanité et autre plaisanterie de ce genre). James Montgomery est également un des meilleurs recruteurs de talents pour son propre groupe, puisqu’il a fait passer dans les rangs de son groupe des pointures telles que Billy Squier, Wayne Kramer (MC5), Jeff Golub (Rod Stewart), Jim McCarty (Mitch Ryder & The Detroit Wheels), Nunzio Signore (Bo Diddley), Jeff Pevar (Ray Charles, Crosby, Stills & Nash), Bobby Chouinard (batteur d’Alice Cooper ou de Ted Nugent), Jeff Levine (Joe Cocker) ou David Hull (Joe Perry Project).

Inutile de vous dire qu’avec un garçon de cette pointure, les albums du James Montgomery Blues Band sont de véritables délices. Illustration avec ce dernier en date, qui a pour thème un hommage au légendaire, à l’illustre et regretté Paul Butterfield. Lorsqu’on écoute par exemple l’album « East-West«  du Paul Butterfield Blues Band de 1966, on comprend tout de suite l’influence qu’a eue ce musicien sur l’évolution de la scène blues dans les années 60, lorsque le témoin est passé des vieux maîtres noirs vers les jouvenceaux blancs qui électrifient davantage le genre et lui ouvrent les portes du psychédélisme.

Sur son nouvel album, James Montgomery va donc reprendre pas moins de sept morceaux de Paul Butterfield (eux-mêmes des reprises pour la plupart). On commence dans de grandes lueurs d’énergie cuivrée avec « One more heartache » (tiré de l’album « The resurrection of Pigboy Crabshaw » de 1967, reprise de Smokey Robinson) et on se laisse entraîner sur de solides classiques comme « I got a mind to give up living » (d’Allen Toussaint), « Mary, Mary » (de Michael Nesmith) que l’on peut aussi retrouver sur l’album « East-West ». De leur côté, « Born in Chicago » (Nick Gravenites), « Blues with a feeling » (Walter Jacobs), « Shake your money maker » (Elmore James) et « Mystery train » (Sam Phillips) arrivent du premier album éponyme du Paul Butterfield Blues Band de 1965. L’album de James Montgomery est complété par trois morceaux originaux bien boogie et remuants qui tiennent aisément la comparaison avec les classiques de Paul Butterfield.

Et comble du raffinement, le vétéran Mark Naftalin, ancien du Paul Butterfield Blues Band, vient donner quelques coups de claviers sur le titre « Mary, Mary ». Parmi les autres invités, on trouve Grace Kelly (saxophone), Paul Nelson (guitare), Jimmy Vivino (guitare) et une section de cuivres baptisée Uptown Horns. James Montgomery est lui-même accompagné de ses camarades George McCann (guitare), David Hull (basse) et Jeff Thompson (batterie). L’album est enregistré au Chop Shop Studios à Standford dans le Connecticut sous la houlette de Paul Nelson et il est bien sûr hautement recommandé pour les amateurs de blues rock qui ne fait pas dans le détail, les fans de Paul Butterfield ou les connaisseurs en reprises savantes et pertinentes.

Pays: US
Cleopatra Records
Sortie: 2016/10/07

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