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MISTEYES – Creeping time

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Le groupe qui fait s’embraser la lumière et l’obscurité. C’est avec ce slogan que Misteyes se présente dans la grande arène du métal, avec des idées fraîches et un savoir-faire déjà impressionnant pour ce jeune combo italien qui se forme en 2012. Les Turinois de Misteyes se positionnent d’abord sur un créneau death metal mélodique sous la forme d’un quintet avant d’évoluer vers un death/black carrément symphonique et gothique, avec l’adjonction de deux musiciens supplémentaires, au chant féminin et aux claviers.

On se retrouve donc avec Daniele « Insanus » Poveromo (guitare), Denise « Ainwen » Manzi (chant), Edoardo « Irmin » Iacono (chant), Riccardo « Decadence » Tremaioni (guitare rythmique), Gabriele « Hyde » Gilodi (claviers), Andrea « Haphaestus » Gammeri (basse) et Frederico « Krieger » Tremaioni (batterie) qui enregistrent leur premier album « Creeping time » au studio Alarm de Turin, sous la direction technique d’Alessio Sogno. Cet album fait suite aux deux singles « Brains in a vat » (2013) et « The prey » (2016), qui sont intégrés dans le disque. On sera complet quand on aura également dit que quelques invités comme Bjorn Strid (Soilwork), Nicole Ansperger (Eluveitie), Roberto Pasolini (Embryo) et Mattia Casabona (Aspasia) sont venus poser des vocaux ou des parties de violon sur certains morceaux, histoire de leur donner davantage d’ampleur.

De l’ampleur, on va en goûter tout au long de cet album, avec une production ambitieuse qui équilibre parfaitement tous les instruments entre eux et lance les compositions dans des courses épiques qui laissent pantois. L’auditeur a le droit de rester sans voix et ce n’est heureusement pas le cas de la chanteuse qui alterne chant mélodique et poussées opératiques dignes de la Scala de Milan. Pour les influences, on se référera à des modèles comme Paradise Lost, Anathema ou Dark Tranquillity.

Mais Misteyes conserve aussi ses particularités propres et nous délivre ici un album puissant et inspiré. Les morceaux progressent le long d’une logique narrative où se chevauchent des moments de violence black metal et des passages beaucoup plus clairs. Après une montée progressive en puissance sur les premiers morceaux (« Creeping time », « Brains in a vat », « Inside the golden cage », « Lady loneliness »), l’album atteint un premier paroxysme avec l’impressionnant « The prey » qui assemble en un seul titre toute la substantifique moelle que Misteyes est capable de produire en termes d’alliance contradictoire entre ombre et lumière. Les envolées instrumentales sont simplement à tomber. Le groupe ne se refuse rien entre double pédale de batterie lancée à toute berzingue, cannibalisme guitaristique et voix virevoltantes ou hurlantes. On poursuit sur la lancée avec le tout aussi impérial « Destroy your past » ou le sculptural « The demon of fear ». Un petit break lyrique et inquiétant que n’aurait pas renié ce bon vieux King Diamond sert à calmer les esprits (« A fragile balance ») avant que les cavaliers de l’apocalypse ne remontent au front pour nous cuire les tympans au court-bouillon sur « Chaos », « Decapitated rose » et le final « Winter’s judgement » qui termine l’aventure dans de glorieuses architectures de claviers et des marches victorieuses toutes en pompe sénatoriale.

A l’heure où nous publions ces lignes, les frères Tremaioni qui tenaient la guitare rythmique et la batterie ont quitté Misteyes et ont été remplacé par Marco Turco et Dan Xander. Espérons que ce départ n’est pas justifié par un manque de succès de l’album car un tel sort pour Misteyes serait grandement immérité. L’album du groupe est un must pour tout amateur de métal symphonique et gothique, et une preuve que les Italiens sont désormais une puissance mondiale crédible dans le domaine du métal.

Pays: IT
Maple Metal Records
Sortie: 2016/04/08

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