KONGS – Kongs
Il y a des groupes qui placent leur meilleur titre au tout début de leur album pour attirer le chaland mais souvent, les morceaux qui suivent ne se révèlent pas à la hauteur. Avec Kongs, c’est le contraire. Non pas que ce jeune groupe bruxellois a placé un mauvais titre au début de son album éponyme, mais « Abidjan », tout sympathique qu’il soit, paraît moins impressionnant que la suite des excellents morceaux qui vont jalonner ce disque.
On sait peu de chose de Kongs. Un petit billet laconique accompagnait leur album, avec juste un site internet. Leur site Bandcamp est un peu plus disert, révélant une origine bruxelloise pour ce groupe formé en 2013, autour de trois instrumentistes belges et d’un chanteur français. « Kongs » est le premier album du combo et, comme souvent pour ce genre de groupe discret qui n’occupe pas le devant de la scène publicitaire, il n’est pas mal du tout. Kongs doit ses influences à des groupes comme Smashing Pumpkins, Kasabian, Placebo, usinant un power pop plus rock que pop, servi par une section rythmique excellente, un chant à l’arrogance soyeuse et une guitare capable de solos déliés et agressifs, quand ils ne se parent pas d’une certaine flamboyance.
On reste particulièrement en arrêt devant des morceaux comme « Noir », l’étonnant « Ordinary boy », l’échevelé « Ms Wellington » (avec sa petite pincée de Mellotron), le puissant « Stay awake » et le caoutchouteux et dansant « Loser ». « Sweet dreams » et son romantisme doux-amer capte également l’oreille, avant que le final « Security » fasse un résumé des qualités musicales des Kongs, avec des refrains léchés, une mise en place irréprochable et un art d’accrocher les tympans avec du riff stylé et des accords flashants. On se garde un petit bonus pour la fin, avec le nostalgique « 90ies », passage en revue des années 90 et des groupes qui ont forgé la culture rock des membres de Kongs. On y découvre sans surprises des références aux Smashing Pumpkins, Radiohead et aux Pixies.
Certes, les Nineties, c’était sympa mais nous sommes aujourd’hui dans les Tens, une période où Kongs mériterait de briller davantage. Comme on dit dans le guide Michelin : vaut le détour.
Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2016/06/09