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HERMETIC DELIGHT – Vow (EP)

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Hermetic Delight se forme à Strasbourg en 2010 autour d’Atef Diamond (guitare), Zeynep Kaya (chant et claviers), Bob Kientzler (basse), Geoff Maurutto (guitare et claviers) et Delphine Padilla (batterie). Ce qui motive cette formation est un amour immodéré d’un rock shoegaze et post-punk, donc peu enclin à la rigolade, aux riffs d’acier et aux solos supersoniques durant vingt minutes. Hermetic Delight préfère s’y prendre autrement pour frapper les esprits et y parvient aisément avec sa musique établissant la croisée des chemins entre My Bloody Valentine, Siouxie & The Banshees, Wire et Interpol.

Le combo alsacien commence à graver de la cire peu après sa formation, avec un premier EP intitulé « Universe like thousands of red alternatives », qui sort en 2011 sur le label October Tone, une maison à laquelle le groupe reste fidèle jusqu’à aujourd’hui. Dès le début, c’est un petit coup de maître avec des morceaux prenants et envoûtants, scandés par une rythmique solide et survolés par la voix racée de Zeynep Kaya (« Pilgrim at the door »).

Vient ensuite l’EP trois titres « Heartbeat » en novembre 2012, avec ses jolis titres « Holy sister », « Heartbeat I » et « Heartbeat II ». La section rythmique commet encore quelques merveilles, soutenant à la perfection une Zeynep Kaya de plus en plus sûre de son art. « To the grave to the rave!!! » (2013) confirme les qualités d’Hermetic Delight, qui se fend d’une reprise des Cure (« The funeral party ») et d’une autre de Mark Lanegan (« The gravedigger’s song ») en plus de son orignal nerveux « Lull ».

Hermetic Delight persiste aujourd’hui dans l’EP mais arrive avec sept titres, ce qui donne beaucoup plus de consistance que sur les œuvres précédentes. « Vow » reprend les cartes déjà jouées par le groupe mais ajoute quelques brelans supplémentaires, faisant pénétrer Hermetic Delight dans des territoires plus dramatiques (« War is closer », possible jeu de mots entre le « War » de U2 et le « Closer » de Joy Division). « Circles » voit le chant de Zeynep Kaya voler au-dessus d’une mécanique rythmique toujours aussi solide. Cette impression volatile et évanescente se confirme sur l’aérien « Interlude », qui vient tirer la barbiche de faunes psychédéliques endormis. Ça plane toujours sur le lent et inquiétant « Vow », qui vient promener ses chaussures poussiéreuses sur les routes d’un shoegaze quasiment gothique. Cette fois, on le sait, on ne quittera pas ce monde froid et rêveur construit par cet album; c’est ce que confirme « Murderbeat », qu’on croirait volé à Siouxie & The Banshees. « Marian » fait résonner des guitares amères qui entretiennent des atmosphères à la fois désertiques et caverneuses, avant qu’un écoulement drone (« Outro ») ne vienne enterrer le tout sous une épaisse couche électro-expérimentale.

A la fois grinçant et onirique, souterrain et cosmique, « Vow » constitue une belle carte de visite pour qui veut découvrir Hermetic Delight, un groupe doué et plein de potentiel. Pourvu qu’il tienne et qu’il persiste dans cette noble voie.

Pays: FR
October Tone
Sortie: 2016/04/15

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