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ODIN’S COURT – Deathanity R3 (re-mix, re-recordings and re-master)

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Patience, patience…la voilà la chronique qui fait corps avec le récent article que vous venez de lire sur ce groupe américain, dont le concepteur Matt Brookins a décidé de revisiter son chef-d’œuvre sorti au départ en 2008. Si les pistes du line-up d’origine ont été conservées (compulsez à loisir la chronique de JPL) avec à l’époque des membres d’Evergrey ou Sonata Arctica, le chant est aujourd’hui confié à Démétrius LaFavors un vrai chanteur qui a intégré le groupe depuis 2013. Sinon les enregistrements ont été retravaillés par Matt en personne, pour rendre aux compositions une sorte de lifting.

Un nouveau son en quelque sorte, avec d’emblée un travail aérien aux guitares, qui introduit le démarrage de ce concept-album sur un rock-progressif mélodique. Puis le côté métal-progressif se réveille sur des riffs saccadés de guitares et un jeu de basse bien perceptible. Des breaks à foisons et des dialogues entrecoupent des développés toujours aériens, conservant à cette première plage un beau résultat. Tournant rock’n’roll et heavy-rock pour suivre, avec une seconde plage plus poussive où, apparaît le chant haut-perché de Dimetrius LaFavors. Des passages plus posés accompagnés de chants féminins réalisent ici une temporisation, au sein d’une composition à deux tempos.

S’ensuit « Manifest Destiny » le premier single récemment sorti (vidéo sur You tube), qui prolonge le voyage au sein d’un univers aérien et complexe. Car en effet le métal-progressif ici joué, transcende un niveau élevé atteint par les divers protagonistes du groupe. Si les guitares dominent les débats avec des passages époustouflants, la section rythmique et les claviers ne sont point ici en reste. Rythmé, saccadé et énergique, le rock des américains laissent toujours la place à de nombreux moments plus symphoniques.

Bien sûr et comme pour tout album conceptuel, il y a évidemment plusieurs courants musicaux qui s’entrecroisent. A travers les diverses compositions, rock-progressif, métal-progressif et ballade rock construisent donc une musique aux multiples facettes où, chaque instrument est bel et bien mis en valeur à travers le savoir-faire de chaque musicien. N’oublions pas le travail vocal qui est lui-aussi remarquable, avec en bonus la voix de Dimetrius qui est bien plus portante que celle de Matt le concepteur.

Que dire d’autre si ce n’est que malgré les nombreux assauts acérés des guitares, les nombreux breaks et contre-breaks, l’ensemble reste fort agréable à suivre. D’ailleurs les diverses interventions du piano, de la mandoline ou du saxophone, apportent autant de moments d’apaisement. Parlons aussi des ballades comme « Animaulic » ou « Obesite » qui fournissent à l’auditeur de vrais moments où, chant et chœurs prennent alors de l’ampleur.

Les trois dernières compositions (comme l’avait dit en son temps JPL), restent effectivement décalées du reste avec d’une part la version de « l’hymne à la joie », qui fait la part belle à de beaux exercices techniques aux guitares. Pour le reste on perd un peu ce côté métal-progressif du début pour revenir vers un rock plus sage et plus mélodique. Mais soyons honnête, le niveau technique reste élevé avec des musiciens et chanteurs qui savent offrir du tout bon.

Matt Brookins a donc décidé de dépoussiérer un concept datant de 2008, et qui a construit à l’époque l’aura de son groupe. Action commercial ou démarche motivée par le souhait de rappeler à tout un chacun ce monument du métal-progressif, ce n’est point à moi d’en juger mais ce qui est sûr, c’est que j’ai pris un pied d’enfer à écouter cela ! Pourquoi ? A elle-seule la multitude de développés aux guitares justifie l’adhésion à cet excellent opus.

Pays: US
D2C Studios
Sortie: 2016/03/01 (réédition, original 2008)

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