MURPHY, Peter – Wild birds live tour
Ce live de Peter Murphy qui sort chez Cleopatra est l’occasion de se souvenir de l’importance de cet artiste sur la scène post-punk du début des années 1980. Peter Murphy n’est ni plus ni moins que le chanteur du mythique groupe Bauhaus, qui animait la frange la plus gothique du post-punk anglais et qui figure au panthéon des groupes de new wave sombre aux côtés de Joy Division, Siouxie & The Banshees ou Echo & The Bunnymen. Bauhaus a une existence courte (1978-1983) et sort quatre albums : « In the flat field » (1980), « Mask » (1981), « The sky’s gone out » (1982) et « Burning from the inside » (1983). Ce groupe restera dans l’histoire pour quelques titres mémorables, dont son premier single « Bela Lugosi’s dead » en 1979, référence au célèbre acteur hongrois qui incarna Dracula dans les années 1930 et 1940.
Après la dissolution de Bauhaus en 1983, Peter Murphy entame une carrière solo qu’il mène toujours aujourd’hui, avec seulement un intermède consacré à une reformation éphémère de Bauhaus en 2008, concrétisée par l’album « Go away white« . En solo, Peter Murphy réalise les albums « Should the world fail to fall apart » (1986), « Love hysteria » (1988), « Deep » (1990), « Holy smoke » (1992), « Cascade » (1995), « A live just for love » (2001), « Dust » (2002), « Unshattered » (2004), « Ninth » (2011) et « Lion » (2014).
La partie de sa carrière qui nous intéresse ici concerne les cinq premiers albums, dont de larges extraits sont exposés sur ce live « Wild birds live tour », enregistré au House Of Blues de Los Angeles le 4 avril 2000. A l’époque, le retour sur scène de Peter Murphy a longtemps été attendu par ses fans et sa réapparition sur les planches est une bénédiction. L’homme tourne avec une équipe composée de son camarade de Bauhaus, Kevin Haskins, à la batterie, Eric Avery (guitare, de Jane’s Addiction), Pete DiStefano (basse, de Porno For Pyros) et Doug DeAngelis (claviers). Ce qui s’est passé sur cette scène du House Of Blues le 4 avril 2000 a tout simplement dû être magique car on trouve ici une formation musicale dans une forme olympique. Les deux CD remplis jusqu’à la gueule de titres de la discographie de Peter Murphy (rien de Bauhaus ici) vont révéler des moments passionnants, qui ne donnent qu’une seule envie : se replonger tête baissée dans la discographie solo de Peter Murphy.
A l’époque, Peter Murphy n’a plus sorti d’album de puis cinq ans, d’où une promotion massive de titres extraits de l’album « Cascade » sur ce live. Pas moins de cinq titres de cet album défilent à la suite l’un de l’autre sur le premier disque. Les ambiances sont fantastiques, faites de rock lourd et intense, illuminées par la voix grave de Peter Murphy, un vocaliste d’exception. « Deep » et « Holy smoke » fournissent les autres contingents de morceaux, toujours captivants et fabuleux, comme l’impeccable « The sweetest drop » qui termine le premier CD sur un solo de guitare ahurissant.
Le second CD démarre sur des passages plus calmes où Peter Murphy interprète de magnifiques « Indigo eyes », « Marlene Dietrich’s favourite poem » et « A strange kind of love » à la guitare acoustique. On repart ensuite vers de l’électricité libérée et fière sur « Cuts you up », sur l’électronique et orientalisant « Surrendered », le dansant et charmeur « Roll Call-Recall » et le torride et sensuel « Huulova ».
On aura vite compris que cet album live est tout simplement fantastique, qu’il constitue un best of idéal de la carrière solo de Peter Murphy et une clé servant à ouvrir les portes de son œuvre pour ceux qui ne le connaîtraient pas ou peu. Murphy communique peu avec le public mais il transmet son génie du chant et de la composition. Cela n’a pas de prix.
Pays: GB
Cleopatra Records
Sortie: 2016/02/12 (réédition, original 2000)