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RAUBTIER – Bärsärkagång

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Les amateurs de métal suédois savent bien que Sabaton est la grande sensation du moment au pays de Nils Holgersson, avec des albums qui tutoient les sommets des charts et s’écoulent par wagons blindés entiers. Pas loin dans le sillage de Sabaton, il est utile de signaler la présence de Raubtier, un autre combo suédois qui a engrangé quelques succès dans son pays d’origine et qui ne demande qu’à partir à la conquête du monde.

Cette formation mise au point par Pär Hulkoff (chant, guitare et claviers) a vu le jour en 2007 dans la riante cité de Haparanda, un bled côtier du nord de la Suède, à la frontière avec la Finlande. Cet ex-Viperine et accessoirement employé à temps partiel dans le mythique groupe anglais Atomkraft a une vision claire de son message musical : faire un thrash metal mélodique à fortes connotations industrielles, comme une jonction entre Rammstein et Sabaton. Avec des thèmes tournant essentiellement autour de la vie sauvage et de la guerre, et des paroles en suédois, la Weltanschauung de Raubtier (carnivore, en allemand) est toute tracée.

Les premières années du groupe sont marquées par la production d’albums qui s’infiltrent assez rapidement dans les charts suédois. « Det finns bara krig » (2009) est 17e au classement et « Skriet från vildmarken » (2010) monte jusqu’à la 14e place. Mais cela se fait au prix d’un cheminement du personnel qui va et vient dans le groupe de Pär Hukloff. Les bassistes défilent au petit trot et la porte du local de répétition n’est jamais fermée, tant ils mettent peu de temps à repartir par où ils sont venus.

C’est finalement avec l’arrivée du bassiste Jonas Kjellgren (ex-Scar Symmetry, ex-Canal Forge, ex-Dellamorte) que Raubtier trouve sa stabilité et qu’il repart d’un meilleur pied vers la conquête du succès. « Från Norrland till Helvetets Port » (2012) gagne la quatrième place des charts suédois et « Pansargryning » (2014) est cinquième. Avec le nouveau « Bärsärkagång », Pär Hulkoff et ses sbires tentent de prendre une dimension plus européenne. Evidemment, le chant exclusivement dans la langue d’Ingmar Bergman ne va pas forcément aider à rallier les masses en dehors des frontières de la Suède. Les gros riffs de guitare environnés de synthétiseurs mélodiques seront peut-être plus séduisants. Raubtier pratique en effet un métal triomphant et viril, qui va chercher des parcelles de style en provenance d’In Flames, Sonata Arctica, Sabaton et Rammstein pour ce qui est du chant guttural. Des morceaux comme « Bärsärkagång », « Den sista kulan », « Praetorian » ou « Lejonhjärta » viennent porter haut et fort des hymnes péremptoires célébrant la chasse à l’ours à mains nues ou le combat rapproché de chars lourds. Le Viking qui sommeille dans les musiciens de Raubtier a repris les haches et a foncé sur le drakkar pour reprendre la mer et nettoyer les tympans façon razzia.

L’album plaira essentiellement à ceux qui goûtent la fine plaisanterie du genre Sabaton. N’ayant jamais été un amateur de Sabaton, je dois admettre que le style de Raubtier est assez éloigné de mes préoccupations sonores. Mais dans son genre, ce groupe se défend très honorablement.

Pays: SE
Despotz Records
Sortie: 2016/02/19

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