CASABLANCA – Miskatonic Graffiti
Pour pouvoir comprendre la genèse de ce combo américano-suédois, il serait peut-être bon de se référer à une chronique de notre collègue Michel Serry datant de 2014 où, il nous contait l’histoire du band ainsi que la sortie de son second opus. Comprenant à l’époque un musicien du grand Alice Cooper et plusieurs artistes suédois presque tous issus d’autres groupes déjà existants, Casablanca s’est manifestement un peu métamorphosé puisque l’on constate la présence de nouveaux membres. Si Anders Jung (chant), Josephine Forsman (batterie), Eric Almström (guitare) et Mats Rubarth (basse) sont toujours là, Ryan Roxie (Alice Cooper) et Eric Stenemo (Melody Club) cèdent momentanément leur place à Per Wiberg et Niklas Stenemo pour le suivi des autre guitares et de l’orgue.
Ajoutons qu’en lisant le document qui accompagne l’album, on se rend compte que ce dernier raconte bel et bien une histoire, une histoire de fantôme qui fait corps avec les récits de la mythologie ou des contes fantastiques. Ici chaque musicien endosse l’habit d’un personnage ou d’une entité, afin de mieux nous imprégner dans ce récit, transformant cet opus en concept-album. Ajoutons enfin qu’un grand soin a été apporté à la réalisation du digipack cartonné de l’album, avec de très beaux décors de montagne.
Bon sur ce il est temps de passer à la partie sonore de l’objet, avec un démarrage intriguant construit à partir de bruitages et d’un fond sonore d’orgue et de guitare heavy. Partant calmement la musique se complémente d’un chant temporisé, pour finir par s’alourdir grâce aux guitares et à la batterie. Tel un hard-rock posé, chant et guitares lancent enfin la sauce ici accompagné de l’orgue.
Energique à souhaits, le travail sonore prend petit à petit de la bouteille pour mieux se durcir, tout en gardant un relent de rock’n’roll. Let’s go pour la suite car on continue sur un rythme d’enfer où, hard-rock et rock’n’roll s’entrecroisent pour notre plus grand plaisir. Ne manquant pas de groove, la musique des suédois séduit facilement l’auditeur attentif, qui finit par taper du pied et dandiner du chef ! Voilà encore une intro calme qui met bien en évidence les guitares et l’orgue, pour finir par basculer vers un rock pur jus.
Pouvant bénéficier d’une section rythmique pointue et efficace, les guitares s’en donnent à cœur-joie, et ce, dans tous les registres possibles. Souvent heavy, parfois mélodiques, les 6 cordes sont ici toujours tonitruantes et poussives, permettant au groupe de construire un univers vachement attractif. Sur les traces de nombreux groupes anglo-saxons qui ont fait les beaux jours du hard-rock et du rock’n’roll, nos amis suédois nous font voyager à coups de riffs destructeurs et de coups de grosse-caisse et de fûts. N’oublions pas évidemment l’excellent travail vocal d’Anders Jung, qui colle parfaitement au contexte sonore de l’album.
Sur ce coup-là je suis d’accord avec l’avis de mon confrère, avec un groupe qui finit par nous forcer à bouger notre foutu corps endolori par les fêtes de Noël ! Au diable les bulles et la cuisine lourde, réveillez-vous chers auditeurs afin de vous secouer les puces sur toutes ces mélodies accrocheuses. Bien foutu et plutôt direct, le rock de Casablanca ne se charge pas de fioritures, puisqu’il frappe directement où ça fait mal. Let’s Go (je l’ai déjà dit).
Pays: SE
Despotz Records DZCD052
Sortie: 2015/09/25