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TERZIJ DE HORDE – Self

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Les gens de Terzij de Horde vont nous apprendre encore une fois qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Avec son black metal sombre et enragé, Terzij de Horde pourrait être un peu trop facilement catalogué dans les primaires et les bas du front. Mais ce groupe constitué de Johan van Hattum (basse), Richard Japenga (batterie), Demian Snel (guitare), Joost Vervoort (chant) et Jelle Agema (guitare) recèle en fait une bande d’intellectuels torturés, en recherche de la signification de la vie sur terre.

Terzij de Horde s’est d’abord appelé Liar Liar Cross On Fire et s’est constitué à Utrecht (Pays-Bas) en 2007. Après une démo en 2008, le groupe change de nom et devient en 2010 Terzij de Horde, ce qui signifie en dehors de la horde en néerlandais ancien. Au moment de son premier EP « A rage of rapture against the dying of the light » (2010), le groupe affiche déjà des thèmes littéraires assez poussés, tirant son inspiration du poète néerlandais Hendrik Marsman (1899-1940), un écrivain expressionniste qui était également attiré par le vitalisme, une théorie philosophique qui veut que les organismes vivants soient plus qu’une somme d’organes fonctionnels et sont animés par un principe de vie.

Ce premier EP attire l’attention de la critique underground et Terzij de Horde gagne en estime grâce à un jeu de scène percutant, notamment lors de shows joués en ouverture de groupes comme Altar Of Plagues ou Year Of No Light. En 2011, Terzij de Horde publie « A chosen hollow », un EP partagé avec le groupe Starve. En 2014, le groupe place une chanson sur le sixième volume des mini-compilations éditées par le label Elemental Nightmares, en compagnie de groupes comme Parazitised, Hyperial ou Waning.

Puis vient le moment du premier album long format, qui sort fin 2015 sur trois labels différents, en fonction du format : vinyle chez Burning World Records, CD chez Consouling Sounds et cassette chez Tartarus Records. « Self » a pour thème central notre propre manière de vivre, déclinée de six manières différentes sur six morceaux. Vie heureuse, vie malheureuse, vie enfermée, vie illusoire, la vie comme source de bienfaits ou comme origine de l’autodestruction : on navigue ici dans des concepts lourds de sens, animés par un black metal assez postcore ou doom rappelant Khanate, Wolves In The Throne Room ou les Français de Deathspell Omega.

En parlant de français, les gens de Terzij de Horde se fendent d’un morceau intitulé « Contre le monde, contre la vie ». Il n’est pas évident de savoir si tout le texte est en français car le chant hurlé ne permet pas de distinguer grand-chose. Le groupe compose de longs titres (sept à dix minutes) qui permettent des développements alternant entre un black metal hyper-rythmé et des ralentissements plus doom. Les atmosphères sombres et étouffantes ne semblent pas laisser de grandes chances à la vision optimiste de l’existence. On est plutôt ici dans le pessimisme le plus assumé.

Il n’empêche de Terzij de Horde réalise ici un album captivant, à condition qu’on soit solidement ancré dans le black metal ou le doom metal. Un album à écouter les jours de pluie ou dans les cimetières, bien entendu.

Pays: NL
Consouling Sounds
Sortie: 2015/10/19

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