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VARIOUS ARTISTS – A double dose of the blues

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Il a fallu faire quelques petites recherches sur la Toile pour découvrir des informations relatives à cette étrange double compilation assez peu bavarde sur les morceaux qu’elle contient. Le label Cleopatra qui édite l’objet présente ce double CD comme une collection de titres blues de légende en exposant discrètement deux pochettes d’albums sur la couverture : « From Clarksdale to heaven, remembering John Lee Hooker » et « Knights of the blues table ». Il s’avère que ces deux disques ont été édités respectivement en 2002 et 1997 et qu’ils ont été imaginés par un producteur du nom d’Arnie Goodman.

Ce dernier a mis au point il y a quelques années ces deux projets hommage qui rassemblent la fine fleur des artistes blues anglais des Sixties et des Seventies. Chronologiquement, en 1997, l’album « Knights of the blues table » mettait en lice une série de classiques du blues (Mose Allison, Robert Johnson, Mississippi John Estes, Sonny Boy Williamson, Willie Dixon…) repris par des musiciens britanniques pour la plupart (Jack Bruce, Mick Taylor, les Pretty Things, Georgie Fame…). En 2002, l’album « From Clarksdale to heaven » est un projet plus ciblé entièrement consacré à l’œuvre de John Lee Hooker, le grand bluesman qui venait de décéder l’année précédente. On retrouve à peu près les mêmes musiciens anglais (Jack Bruce, Jeff Beck, Tony McPhee des Groundhogs, Peter Green, Gary Brooker de Procol Harum…) plus Zakiya Hooker, la propre fille de John Lee Hooker, et ce dernier en personne sur une reprise du « Red house » de Jimi Hendrix.

Cleopatra rassemble donc ces deux disques en un double CD, ce qui intéressera sûrement les amateurs de blues qui n’ont pas en leur possession les albums de 1997 et 2002. Quelques tours de passe-passe ont fait disparaître un morceau de Cyril Davies qui figurait sur l’édition originale de « Knights of the blues table » et ont ajouté deux bonus sur ce même album (« Midnight call » de Tom Killner et « Sweet thang » d’Eli Cook). L’un dans l’autre, on s’y retrouve.

Mais revenons un peu plus en détail sur le contenu de ces albums, présentés ici dans un ordre chronologique inversé. L’album consacré à John Lee Hooker fait intervenir de grands noms du blues rock anglais, comme Jack Bruce et Gary Moore qui interprètent « I’m in the mood », Leo Lyons et Ric Lee de Ten Years After qui reprennent « I’m bad like Jesse James », le grand Jeff Beck qui transcende « Will the circle be unbroken » et « Hobo blues », Peter Green (Fleetwood Mac) qui joue un superbe « Crawlin’ king snake », Tony McPhee (Groundhogs) et Dick Heckstall (feu le saxophoniste de Colosseum) qui sont sur « Groundhog blues » et « I’m leaving » (complétés de Clem Clempson, ex-Bakerloo, ex-Colosseum, ex-Humble Pie), Mick Taylor (ex-Rolling Stones) et Max Middleton (ex-Jeff Beck Group) qui interprètent « This is hip » ou Gary Brooker (Procol Harum) et Andy Fairweather-Low (Amen Corner) qui reprennent « Little wheel » et « Baby Lee ».

Le second CD est donc l’album « Knights of the blues table » et il permet de découvrir des versions de « Send for me » de Cyril Davies par Jack Bruce et Clem Clempson, « If you live » de Mose Allison par Georgie Fame, « Go down, sunshine » par Duffy Power, « Rackeeter’s blues » de Lonnie Johnson par Chris Jagger et son frère Mick à l’harmonica, « Rocks in my bed » de Duke Ellington par Pete Brown, Phil Ryan et Dick Heckstall-Smith ou « Don’t let me be misunderstood » par Miller Anderson, ex-Keef Hartley Band, ex-Savoy Brown. Max Middleton et Mick Taylor reviennent sur « You shook me » de Willie Dixon, Peter Green est encore là pour le « Travelling riverside blues » de Robert Johnson, le groupe Nine Below Zero reprend « Nine below zero », quoi de plus naturel, et la grande Maggie Bell (Stone The Crows) chante « Blind man » avec Big Jim Sullivan à la guitare. Notons aussi une reprise costaude de « Judgement day » par des Pretty Things en grande forme, avec le line-up de la fin des Sixties réuni pour l’occasion.

Il y a bien des choses à dire sur cette double compilation mais au-delà des mots, la musique vient imposer son règne magique. On a affaire ici à du très solide en matière de blues traditionnel et habilement électrifié. Tous les noms prestigieux cités plus haut ne faillissent aucunement à leur réputation et ces deux disques se laissent écouter avec ravissement. Un must pour cultiver le souvenir du British Blues Boom.

Pays: GB
Cleopatra Records
Sortie: 2015/11/06

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