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LANDSCAPE TAPE (The) – Dip & bed

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« Convocations diffuses, traçabilité incertaine, flou méthodologique : le rock de The Landscape Tape est un bricolage simple et décalé ». Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la page Facebook de The Landscape Tape, incarné par son unique membre, leader, compositeur et producteur J-Chris Martin. La promotion ambitieuse et le clinquant publicitaire n’ont jamais été le fort de ce musicien niçois qui fabrique sa musique et ses disques dans son petit appartement. Mais en matière musicale, l’individu est capable de rivaliser avec n’importe quel artiste indépendant américain ou anglais qui prospère dans une veine garage psychédélique underground.

On se souvient du premier album « Anvils and rungs«  qui avait été une belle surprise l’année dernière. Aujourd’hui, J-Chris Martin revient avec ce « Dip & Bed » qui poursuit l’exploration musicale dans un néo-psychédélisme minimaliste, rugueux et aérien. L’homme ne manifeste apparemment pas une énergie rageuse sur les quatorze morceaux de sa nouvelle livraison mais il génère un souffle puissant qui se complait parfaitement dans des ambiances quelque peu fatiguées ou nonchalantes, bien que tout ceci soit trompeur.

Le voyage commence sur un lit de basse caoutchouteuse qui lance « Tantamount to a second », litanie électrifiée qui met déjà en scène un chant à la fois caverneux et neurasthénique qui accompagnera l’auditeur tout au long du disque. Même type d’ambiance mais un peu plus rapide sur « Mistreat/Victim » qui rappelle la scène californienne contemporaine, genre Thee Oh-Sees rencontrant White Fence. Les choses continuent selon le même modus operandi et se font remarquer par la ballade répétitive de « Often after » ou les ondes menaçantes de « Deadline thrill », ode brinquebalante sortie d’une grotte psychédélique occupée par des tribus shootées aux antidépresseurs.

Ce morceau est le tournant de l’album, qui continue à propager des morceaux cosmiques et tendus (« An amazing coming down », « Et ce sarcasme ») ou des ritournelles brisées et tristes (« Come back, succubus », « I never met my friends »), avant qu’un final savoureusement énervé ne vienne conclure l’album sur une touche grandiose (« Swim-sink-swing »).

A nouveau produit artisanalement avec l’aide d’Anne Devalle, ce nouvel album de The Landscape Tape pourrait constituer le noyau central de la réponse française au nouveau rock ‘n’ roll psychédélique et garage initiée par la clique de Ty Seagal de l’autre côté de l’Atlantique. Admirable.

Pays: FR
Wanton Wanker Records
Sortie: 2015/10/15

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