TOGNONI, Rob – Birra for lira
« Birra for lira » est la nouvelle livraison du blues rocker Rob Tognoni, l’Australien qui n’arrêtera de jouer du blues que lorsque la Terre aura été détruite par une attaque d’aliens. Car on commence à bien connaître Rob Tognoni et sa cadence inextinguible de production d’albums. Il y en a un par an, au minimum, et on se demande bien comment fait Rob Tognoni pour coucher sur bande de nouveaux titres, lui qui est toujours fourré de par le monde à faire des tournées qui ne s’arrêtent jamais non plus.
En fait, ce nouvel album était déjà dans les cartons depuis l’année dernière, ayant été enregistré en Allemagne en octobre 2014, avec une séance de finition en août dernier. Sur « Birra for lira », Rob Tognoni est accompagné de Slawek Semmenuik (basse), Mirko Kirch (batterie) et Heidi Manu (chœurs et percussions). C’est Rob Tognoni en personne qui assure la production de cet album, qui sort à nouveau sur le label Blues Boulevard.
« Birra for lira », malgré son titre en italien, n’a rien d’un album live enregistré en Italie, tout au plus fait-il référence aux lointaines origines italiennes de Rob Tognoni, qui reste d’un point de vue musical un solide Australien ancré dans le blues rock costaud à la Stevie Ray Vaughan, AC/DC, ZZ Top ou Jimi Hendrix. Les lecteurs assidus de Music In Belgium commencent à avoir l’habitude des aventures de Rob Tognoni, racontées au fil des albums « Rock ‘n’ roll live« (2010), « Boogie like you never did« (2012), « Energy red« (2012), « Art« (2012), « Casino placebo« (2013) et « The lost album« (2014). Et encore, tout ceci n’est qu’une petite partie de l’iceberg car la discographie de Rob Tognoni s’étend sur près d’une vingtaine d’albums en vingt ans de carrière.
Ici, Rob Tognoni revient avec douze nouvelles chansons et a ajouté en bonus une reprise en live du « Roadhouse blues » des Doors, enregistré dans un festival danois en 1996. Cette version est tout à fait formidable et elle conclut un album que je qualifierais d’un chouia moins inspiré que les précédents. La première écoute ne permet pas de distinguer un titre qui se détacherait de la masse des autres et l’ensemble donne l’impression d’être un peu plus dansant que les œuvres précédentes. Il y a des choses plaisantes comme « Complicated love », « The blues ain’t never fun », « Dance like this » ou « Drink my wine » mais on a l’impression que ces morceaux tournent toujours autour des mêmes concepts dansants et en mid-tempo. Cette première impression sera gommée par les écoutes successives qui révèlent un Rob Tognoni toujours aussi ferme sur le manche et habile de ses doigts. Des morceaux comme « Down by the sea », « Birra for lira » sont des exemples de cette fermeté et de la sensibilité dont peut faire preuve Tognoni. « Hello me » est également un solide morceau épique et fier, qui aide à terminer l’album dans d’excellentes conditions avec les derniers « Nonna Rina » et l’instrumental « Triple espresso », qui porte bien son nom.
C’est donc un album qui livre moins facilement ses qualités de prime abord mais qui finit par se faire apprécier au fil du temps. Et après tout, c’est comme cela que fonctionnent les bons albums, quand ils nous donnent envie de les réécouter pour vérifier qu’on n’a pas loupé quelque chose en route.
Pays: AU
Blues Boulevard 250376
Sortie: 2015/11/27