PARASOL, Rykarda – The color of destruction
Rykarda Parasol n’oublie jamais Music In Belgium lorsqu’elle fait la promotion de ses albums et on la remercie. Sa voix profonde et grave, au timbre rêveur, est un véritable enchantement, dans une veine rappelant Nico, Marianne Faithfull ou Lana Del Rey. Après le EP « Here she comes » (2003) et les albums « Our hearts first meet« (2008), « For blood and wine« (2009) et « Against the sun« (2013), la chanteuse américaine nous livre son dernier « The color of destruction », suite logique de son œuvre.
Américaine, Rykarda Parasol ne l’est pas vraiment ou plutôt, elle est plus que ça. Née d’une mère suédoise et d’un père israélien, elle grandit aux Etats-Unis mais a fini par venir s’installer à Paris, d’où elle part fréquemment en Pologne pour jouer avec un groupe qui l’accompagne régulièrement. C’est donc une citoyenne du monde qui affiche en musique la même liberté dont elle fait preuve envers le code de la nationalité.
De l’écriture des chansons en passant par la production et l’illustration de l’album, Rykarda Parasol s’est occupée de tout. Elle a cependant laissé l’enregistrement et le mixage à Mark Pistel, qui a bossé avec elle au studio Room 5 à San Francisco, prenant aussi en charge les parties de basse des morceaux. D’autres musiciens comme Danny Luehring (batterie et percussions) ou Marc Capelle (claviers) participent également, ainsi que quelques chanteurs invités (Marc Davenport sur « Sha la look my spark » et Dante White Aliano sur « It’s only trouble now »). Toutes les compositions sont signées Rykarda Parasol, exceptée une reprise de « La fille du père Noël » de Jacques Dutronc, rebaptisé en la circonstance « Le fils du père Noël » et chanté par Rykarda Parasol dans la langue de Gustave Flaubert.
La pochette de l’album est également intéressante. Si on la compare à celles des autres albums, elle montre une sorte d’évolution. Alors que le premier EP était décoré de jonquilles, le premier album de roses et le troisième de champignons, « The color of destruction » montre de rugueuses racines rouges, dépourvues de feuilles, comme un paysage soumis à la mort et environné de couleurs vives et agressives.
Le disque n’est cependant pas hanté par la mort mais n’est pas forcément très joyeux. Il y est question de chagrins d’amour, de naufrages, de tentations de suicide mais également de soutien et d’amour renaissant. Rykarda Parasol chante sur des tempos lents (« An invitation to drown », « The loneliest girl in the world », « A lover’s death wish ») qui renforcent l’impression mélancolique qui se dégage des morceaux. D’un autre côté, quelques chansons plus rythmées (« It’s only trouble now », « Valborg’s eve », « Your safety is my concern », « Sha la look my spark ») donnent de l’équilibre à cet album qui retient l’attention de l’auditeur de bout en bout.
« The colour of destruction » se place parfaitement dans la logique et la qualité de ses prédécesseurs et révèle une artiste complète, inspirée et envoutante.
Pays: US
Autoproduction
Sortie: 2015/10/15