MAGENTA – Songs For The Dead
Attention il ne s’agit pas ici du groupe anglais bien connu de rock-progressif et proche du grand Yes, mais d’un groupe norvégien de rock industriel composé de deux personnes Vilde Lockert Odden et Anders Odden. Formé dès 1995, ils proposent un premier album en 1997 d’où émerge un single « Sky Secret », qui se place dans les charts norvégiens. C’est alors le démarrage de leur carrière où, les nombreux albums font sensations dans le petit monde de l’alternatif (l’Underground) en Norvège et aussi en Allemagne. Chantant d’abord en anglais, le duo qui choisi de revenir régulièrement à sa langue maternelle, fait aussi des émules dans le monde de la publicité et des musiques de film. Ayant exploré de nombreux univers sonores, Magenta revient ici à ses racines, une musique sombre et brumeuse rehaussée par une voix prenante.
C’est une intro façon fête foraine berlinoise, qui démarre l’envoutant voyage de cet album qui continue sur une plage où, rock industriel et sonorités post-rock s’entremêlent à un chant sombre et des interventions vocales grégoriennes. Etrange alchimie que voilà, qui installe un décor plutôt intriguant et parfois oppressant, rappelant même Bathory le groupe de black-métal ! La guitare se faisant plus mélodique et les claviers plus aériens, on part alors vers l’univers ambient d’un Ryan Farish ou du groupe Amethystium. Le chant de Vilde qui s’apparente aux ambiances des eighties anglaises, offre un travail plus symphonique.
On retourne vers les sons industriels et une musique plus sombre où, des percussions électroniques croisent une guitare grasse et pesante. Chant et chœurs restent toujours calquer sur certains courants des années 80 comme le post-rock ou le rock Batcave. Deux morceaux durant, on reste dans le lourd et le noir, avec même un post-punk heavy ainsi que des sonorités new-wave. Puis c’est le single « Ghost » qui déboule et surprend l’auditeur, avec ses synthétiseurs et ses percussions électroniques qui encadrent un chant enfantin (celui de la fille des concepteurs, Regine Lockert Odden). Tournant déjà sur You tube, ce morceau fait office de composition commerciale décalée !
Une narration façon Number of the Beast, nous ramène ensuite vers le côté obscure de la force des Norvégiens, pour revenir vers le post-rock et l’indus. Rythmique lancinante et instruments alternatifs, en font un couffin adéquat pour le chant de Vilde. Ici proche de groupes comme Executive Slacks, Joy Division ou Red Lorry Yellow Lorry, le duo nous replonge dans cette époque où cold-wave et musiques alternatives faisaient les beaux jours de Londres. Tout le reste de l’album nous maintient dans cette étrange mélange des genres où, rock noirâtre, chant grégorien et narration philosophique, continuent à nous oppresser l’esprit. Plutôt courte, la dernière composition nous fait alors penser à Alien Sex Fiend ou aux Virgin Prunes !
Intrigante, oppressante et surtout intéressante à découvrir, cette galette dérange et c’est tant mieux. Celui qui veut toucher de près le monde de Dark Vador, atteindre le côté obscure, se doit de posséder cet étrange opus. On reste ici dans le rock-alternatif, avec ce qu’il a de plus sombre. Ame sensible, s’abstenir !
Pays: NO
Cleopatra Records CLP-2311-2
Sortie: 2015/10/16