LADY SNOWBLOOD – Volume 3
Groupe italien de kraut-rock et de math-rock (musiques dérivées de la scène alternative), Lady Snowblood nous propose aujourd’hui une nouvelle étape discographique dans son existence. Cette dernière qui démarre en 2013, voit la naissance d’un groupe pratiquant une musique à la fois minimaliste et expressive où, plusieurs courants (doom, ambient, improvisations et blues traditionnel) construisent ici une fusion des genres. Inspiré par Dub Trio, Karma To Burn, Tv Gost, Ornements ou Cardosanto, le groupe italien propose en fait un post-rock teinté d’expérimentations sonores où, de nombreux courants des eighties refont surface.
Post-rock je disais, avec une guitare qui gratte fort pour soutenir une batterie sautillante. Tempo qui nous rappelle à la fois les Clash et The Police, pour un démarrage tonitruant engendré par une cacophonie savamment orchestrée. Entre post-rock et post-punk, « Gogo Yubari » nous plonge direct dans l’univers déjanté de nos trois musiciens. Ajoutons aussi un passage psychédélique bourré en soundscapes, et qui termine la première composition à la façon d’un Steven Wilson ! Je profite d’ailleurs de ce moment pour vous présenter nos protagonistes, avec Gianfranco Campolongo (guitare et soundscapes), Matteo Castellini (basse) et Marco Lacanna (batterie et percussions). Une chouette équipe que voilà !
La guitare continue selon son côté psyché quant à la basse, elle est nerveuse à souhait soutenant avec force la batterie. « Pai Mei » reste dans l’univers post-rock du début, avec un rock instrumental à la fois gras et tranchant. Un contre-break surprend l’auditeur, pour l’emmener à nouveau vers des sonorités expérimentales et psychédéliques. Plus proche d’un Porcupine Tree, une sorte de musique futuriste fait ici corps avec un rock nous rappelant une certaine musique anglaise des années 80.
« O-Ren Ishii » continue cette cacophonie qui nous tape sur le système (dans le bon sens du terme), nous ramenant vers une new-wave sobre à l’image des débuts de Human League. La scène Batcave n’est pas loin non plus, avec pourtant un passage apaisant qui lance une guitare plus mélodique, offrant un travail plus en finesse. Les soundscapes reviennent encore ici pour parachever l’œuvre destructrice des musiciens alpins.
« Hattori Hanzo » qui fait à nouveau penser au Japonais (parallèle avec un manga portant le même nom que le groupe, ayant fait sensation à partir de 1972), fait toujours son travail de destruction auditive, nous fracassant les tympans grâce à ce tempo gras et tonique. Entre le rock-psychédélique et le post-rock, l’ambient et la cold-wave font ici des incursions nous rapprochant d’un Joy Division ou d’un Bauhaus. J’oubliais bien sûr le stoner-rock que l’on pourrait ajouter à la carte de visite de la musique concoctée par le groupe.
« Sonny Chiba » qui semble plus expérimental, nous plonge dans les profondeurs des abîmes, avec des sonorités intrigantes qui finissent par s’ouvrir grâce aux cuivres et aux fûts. Mais l’on reste malgré tout dans un univers mécanique et stressant. « #4 » nous ramène vers le post-rock et le stoner-rock chers aux Italiens. On en termine avec « Sofie Fatale », qui temporise quelques instants puis c’est à nouveau le déluge de guitare qui arrive. On remarque une intelligente alternance de tempos, avec des moments plus calmes où basse et guitare construisent de beaux arpèges.
Voilà du bon travail, celui de nous ramener en arrière pour nous rappeler cette géniale période des eighties où, de nombreux courants musicaux ont pu créer une époque exaltée ! Lady Snowblood a fait du bon travail, avec ce recueil de musique qui fait du bien où ça fait mal. Une douleur appréciable et appréciée par les vrais connaisseurs qui se reconnaitront.
– Lady Snowblood Leur Facebook
Pays: IT
Manza Nera/Villa Inferno MN008-VIR010
Sortie: 2015/10/05