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WUCAN – Sow the wind

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A l’heure où Kadavar déçoit quelque peu avec un troisième album plus douillet que ses deux premiers, Wucan arrive à point nommé pour reprendre le flambeau du rock allemand tel qu’on le pratiquait dans les années 70. Ce jeune groupe de Dresde vient en effet de sortir un album tout auréolé de magnifiques sonorités heavy psychédéliques et krautrock, comme s’il avait ressuscité les vieux maîtres Jeronimo, Lucifer’s Friend, Blackwater Park, Rufus Zuphall, Tomorrow’s Gift, Birth Control, Armaggedon et même les Anglais de Jethro Tull grâce à de généreuses giclées de flûte qui traversent leur premier album « Sow the wind ».

L’aventure commence à Dresde en 2012, sur un campus fréquenté par une certaine Francis Tobolsky (il s’agit bien d’une fille malgré son prénom masculin) qui passe une annonce dans la gazette estudiantine locale pour former un groupe. Tim George (guitare) et Pätz (batterie) répondent à l’appel, rejoints quelques mois plus tard par Patrick Dröge à la basse. En 2013, Wucan sort deux titres sur YouTube et commence à se produire dans les petits clubs de Dresde, ce qui occasionne un contact avec Karl Walterbach, qui les prend sous son aile de manager avisé. L’année suivante, le groupe sort son premier EP « Vikarma », après que Pätz a été remplacé par Ollie, premier d’une série qui se terminera finalement par l’intégration de Leo Vaessen dans le groupe.

Désormais poulain de l’agence de promotion berlinoise Magnificent Music, Wucan monte en puissance en participant au festival stoner Hammer of Doom à Würzburg et en faisant la première partie des Suédois de Siena Root lors d’une de ses tournées. Après avoir signé chez Hansel & Gretel, une filiale du label MIG, Wucan entre en studio pour accoucher d’un premier album directement arraché aux brumes antiques des années 70. C’est le producteur Richard Behrens, par ailleurs bassiste du groupe Heat et responsable du son de Kadavar, qui s’occupe de la fabrication sonore.

Et le résultat est tout simplement bluffant. Le psychédélisme puissant et énergique de Wucan claque dans les oreilles, servi par la voix d’airain de Francis Tobolsky, que l’on pourrait comparer à la grande Maggie Bell des Anglais de Stone The Crows. On ne se prend que six titres dans la vue mais il faut admettre que chacun d’entre eux marque les esprits. « Father storm » démarre l’album comme son nom l’indique, avec une rythmique colossale et des rafales de flûte. « Owl eyes » déroule un mid-tempo héroïque qui n’aurait pas déplu à Deep Purple, tandis que « Looking in the past » se veut beaucoup plus planant. Le groupe s’avère aussi à l’aise dans des ambiances folk rock (« Face in the Kraut ») et brille dans le psychédélisme à étages multiples (« King Korea »). Le dernier morceau « Wandersmann », chanté en allemand (les autres étaient interprétés en anglais), est la pièce de résistance du disque, avec ses 16 minutes de krautrock passant par différents spectres folk, heavy psychédélique, progressif et hard rock. Les musiciens sont excellents, la guitare est flashante et tout ce petit monde est parfaitement en place.

Trêve de démonstrations, vous aurez compris que cet album est une splendeur qui restitue à merveille l’esprit et de son des Seventies. Pour un peu, on aurait pu croire que le légendaire producteur Dieter Dierks était sorti de sa retraite pour en remettre un coup avec Wucan. Krautrock über alles!

Pays: DE
Hansel & Gretel Records
Sortie: 2015/09/11

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