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BOOGIE BEASTS – Come and get me

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Boogie punk chauffé à blanc, c’est ainsi que la fiche promotionnelle nous présente les Boogie Beasts. Avec un nom et de pareilles qualités, voilà de quoi mettre les oreilles du critique rock en alerte. Mais une petite pointe d’inquiétude paraît aussi. Combien de fois des labels nous ont présenté des groupes comme étant les nouveaux génies absolus du rock, les révolutionnaires du genre, les fédérateurs absolus, et que l’on s’est retrouvé face à de gentils combos dépourvus d’imagination et de colère? Avec ces limbourgo-liégeois de Boogie Beasts, il allait falloir avancer à pas prudents.

En commençant par une petite présentation du personnel. Jan Jaspers (guitare et chant) et Gert Servaes (batterie) sont les éléments flamands du groupe. Mathias Dalle (guitare et chant) et Fabian Bennardo (harmonica) viennent quant à eux de Liège. Leur association semble être récente puisque les Boogie Beasts sortent leur premier album cette année et que les premières traces de leur présence sur Facebook remontent à 2011.

C’est une durée de vie néanmoins assez longue pour avoir eu le temps de peaufiner quelques morceaux de blues rock animés d’une personnalité intéressante. Mais je vous arrête tout de suite, on n’a pas affaire ici à du boogie punk. C’est n’est pas Nashville Pussy ou même Seasick Steve qui viennent nous ravager les oreilles ici, c’est plutôt un mélange assez bien ficelé de Canned Heat rencontrant les Black Keys.

C’est parce que j’avais un logiciel boogie-punk imprimé dans la tête à cause de cette fameuse fiche promotionnelle que j’ai abordé cet album dans une relative déception. J’avais déjà capitonné les murs de mon bureau pour pouvoir me jeter à travers tout sans me blesser, mais « Blast », « Calling my name », « Shake ‘em » ou « Dig » m’ont laissé dans une impression de fadeur. J’attendais un adversaire cuirassé armé jusqu’aux dents de foudres électriques et de puissance sonore, et j’ai vu arrivé d’agréables bluesmen, à la musique bien chaloupée mais dépourvue de colère.

On remet donc les compteurs à zéro et on intitule la fiche promotionnelle boogie funk, avec un « f » à la place du « p ». Et là, tout s’éclaire. Le capitonnage des murs du bureau est converti en soyeux coussins de Cadillac confortable et l’auditeur peut se laisser emporter par un boogie-blues satiné et rebondissant mollement sur une suspension huilée. Les morceaux susnommés deviennent de sympathiques rengaines, un temps bousculés par le boucan pétardier de « Would you please shut up » ou le rythme sautillant de « Do her thing », mais reprenant bien vite un agréable rythme de croisière, syncopé par « Rainy day » ou « On my own again » à la Black Keys ou ZZ Top.

Après le dernier « Like a fool » ne retirez pas tout de suite le CD de votre lecteur : un morceau caché permet de conclure l’album sur une touche à la fois plus planante et plus électrifiée. Ça rehausse quelques peu l’atmosphère, bien que ce « Come and get me », pétri de qualités bien à lui, n’avait pas besoin d’être repêché.

Pays: BE
Naked NP023
Sortie: 2015/10/08

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