PROFUSION – Phersu
Trois ans déjà que ce groupe italien nous avait gratifié d’un album à la fois accessible et parfois proche d’un rock-FM. Composé aujourd’hui de Vladimer Sichinava (batterie), Gionatan Caradonna (claviers), Luca Cambi (basse), Thomas Laguzzi (guitares) et Luca Latini (chant), le groupe est ici épaulé par la mezzo-soprano Anita Rachvelishvili, le violoniste Jakub Mietla et Mamuka Ghaghanidze l’un des membres de the Shin (groupe de fusion-jazz géorgien) qui aide pour le chant et les percussions. Manifestement c’est une équipe renforcée, qui devrait nous proposer quelque chose de plus fouillé et plus riche qu’en 2012 !
Commençons par un rock plutôt symphonique, qui se compose de sonorités robotiques et d’un chant haut-perché, avec des breaks causés par la section rythmique. Alternance donc de tempos avec des passages plus posés où, claviers et guitares nous rapportent ce côté accessible au grand public. On garde le mélange de métal-progressif et de rock-symphonique pour une intro pleine de hauteur et de profondeur sur un mid-tempo où, le chant monte de niveau. On remarque d’emblée de beaux exercices techniques aux claviers, mais aussi un excellent mixage du son dû je suppose à la maison de production allemande.
Le chant et les chœurs apportent ici un côté plus pop-rock et plus facile à appréhender, ce côté pop-musique qui est ici fort bien construit fournissant au groupe un morceau « Free Fall » tout droit destiné à « You tube ». Notons enfin que c’est le piano classique qui clôture ce très bon morceau. C’est ce même piano qui lance une composition plus lyrique, qui nous emporte en douceur grâce à une guitare aérienne. Puis c’est le break vers un métal-symphonique enlevé, qui fait opposition au piano et au chant qui temporisent le jeu. La ballade acoustique tranche donc avec le côté brutal des intros métalliques. Le chant prend toujours du galon, avec une guitare heavy qui nous réveille sans nous choquer.
Jusqu’à présent, le constat semble supérieur à 2012 avec un travail nettement plus inspiré et plus fouillé (plus fusion), la maison PPR y étant sûrement pour quelque chose ! Mais voici une courte plage où, la soprano apporte sa superbe voix pour une ballade acoustique et classique. Le chant lyrique fournissant ici une autre dimension, on est bien dans la fusion des genres. On repart à l’attaque avec une guitare tranchante, une batterie efficace et des claviers qui continuent à virevolter. Le chant haut-perché des frères Ghadghanidze ajoutent un côté arabisant et folklorique renforcé par l’accordéon de Jakub. Composition à la fois folk, rock et symphonique, « Nomen » présente le beau travail que l’on attendait de ce groupe d’autant plus, que la guitare heavy et l’orgue apportent des couleurs supplémentaires à ce morceau « kaléidoscope ».
Pop-rock plaisant pour suivre, avec une harpe classique et un chant travaillé ce dernier offrant une pointe de soul, qui fournit à nouveau une composition accessible. Métal-progressif et pop-musique continuent à faire bon ménage, rendant toujours les morceaux accessibles. Si l’orgue conserve la touche progressive, la trompette, le saxophone et le trombone fournissent le côté jazz-rock à « Masquerade » une nouvelle bonne composition. L’album perdure dans cette alternance de rythmes où, s’entrecroisent ballade pop-rock, métal-symphonique et musique classique mettant en évidence tous les instruments y compris le violon et le piano.
Voilà un album bien plu attrayant et bien plus abouti qu’en 2012 où, un petit côté Pain of Salvation s’immisce en y assemblant puissance et velours. Certains instruments y sont parfaitement mis en valeur, je voulais parler du piano qui fournit un travail exemplaire. Le chant est aussi un élément majeur de cette production, qui révèle un groupe en grande progression. Album à saisir et à découvrir et pour cela, il faut l’écouter attentivement plusieurs fois !
Pays: IT
Progressive Promotion Records PPRCD033
Sortie: 2015/09/22