BONES (The) – Flash the leather
Après avoir laissé une montagne de ruines fumantes sur lesquelles des singes fous échangeaient des tirs de mitrailleuse sur « Monkeys with guns« , les Suédois de The Bones nous incitent à sortir les fouets et à lacérer tout ce qui bouge sur leur nouvelle bombe « Flash the leather ». Le punk hardcore jovial et festif de The Bones n’a pas perdu un milligramme de puissance dévastatrice et ces braves garçons installés en Allemagne parce que ça fait plus de bruit et pensionnaires depuis des lustres du label People Like You parce que c’est une excellente maison sont bien décidés à vous faire bouffer des kilowatts d’énergie débridée et souveraine.
On le sent, les millions de kilomètres parcourus de club en club, avec le soutien de petits monstres comme Die Toten Hosen , Social Distortion, Motörhead, Broilers ou Dropick Murphys, ont endurci la couenne de Marcus « Beef Bonanza » Peterson (chant et guitare), Jonas « Boner » Andersén (chant et guitare), Andi Nero (basse et chœurs) et Fredrik « Spooky Fred » Andersén (batterie et chœurs). Ces types sont capables de décocher des riffs de combat à la demande, de sarcler les cervelles à coups de guitares en acier trempé et de crever les murs avec des rythmiques de fort des halles.
Sur leur nouvel album, les grands morceaux déferlent. Il faut dire qu’il y a de quoi : avec 17 titres répandus en pleine face en 47 minutes, The Bones nous a bichonnés. Vous allez en manger, les amis, et pas qu’un peu! Ça commence par du rivetage en bonne et due forme sur « The compadres » et ça se termine avec les chœurs tonnants de « Monkeys with guns » Avec, entre les deux, des petites perles explosives comme « Chainsaw », la nostalgie germaniste de « Die wilden Jahren », la castagne absolue de « Non grata stigmata » – un des plus grands morceaux punk de ces quinze dernières années – ou les rengaines rugueuses et les hymnes virils de l’excellent « C’mon, c’mon ». L’invitation au po-go est palpable, l’exhortation au chaos souriant est évidente. Pour ceux qui n’auraient pas tout compris ou qui sentiraient leur banane de rockabilly man se flétrir, The Bones place quelques emprunts sûrs à la philosophie de Johnny Cash ou des Stray Cats (« Busting my balls ») ou réalise l’improbable croisement des Rolling Stones et de Social Distortion (« Salute the remote »), quand ce n’est pas une œillade timide en direction de GBH (« Violent hostility »).
On se retrouve donc avec un nouveau coup de maître en provenance de The Bones. Le flingue en pogne, le sourire aux lèvres, ces artificiers du punk rockabilly hardcore montrent encore une fois qu’ils sont des pièces incontournables de l’échiquier underground du punk. Seul petit bémol : à l’heure où nous écrivons ces lignes, The Bones vient de ravager l’Allemagne sur scène mais n’a pas daigné détourner ses divisions blindées pour une invasion de la Belgique. Dommage!
Pays: DE
People Like You
Sortie: 2015/09/11