ZULUS – Zulus II
Où l’on reparle des Zulus, groupe new-yorkais post-punk et volontiers hardcore, qui revient ici avec son deuxième album, un « Zulus II » qui fait logiquement suite à « Zulus« , remontant déjà à 2012. La chronique de cette album « Zulus II » pourrait d’ailleurs être baptisée Chronique II, tant ce qui a été dit à l’époque au sujet de leur premier album est toujours valable pour le deuxième.
En somme, les Zulus n’ont pas évolué d’un iota et pratiquent toujours cette résurgence du post-punk, avec une option violente allant aussi chercher du côté des Sex Pistols ou des Exploited. Même dans la durée de l’album, ils restent constants avec cette fois une œuvre de 21 minutes, plus courte que les 23 minutes du premier album.
Mais cela fait quand même plaisir de retrouver Daniel Martens, Aleksander Prechtl, Jeremy Scott et Julian Benett Holmes, qui restent aussi la même équipe qu’en 2012. Ils nous servent un salvateur lot de neuf titres à la production ample et rageuse, laissant fuser un chant de petite frappe arrogante qui affecte de prendre un accent anglais pour beugler ses textes. On navigue ainsi dans des atmosphères saturées de guitares hurlantes et de batterie chaotique (« Revolver III », « Medications ») avant de se faire cueillir par un beat monstrueux régnant sans partage sur « White virgin ». Le groupe calme un peu le massacre avec « Gemini », au mid-tempo néanmoins resté menaçant. A partir de là, on est quasiment à la seconde moitié de l’album, où les Zulus se déchainent en imprécations électriques (« Set fire »), diableries hardcore (« Chemicals »), séances de strip-tease dans un transformateur électrique (« Deep into the river »), mélopées caverneuses (« Screens ») ou revisite de Joy Division à la tronçonneuse (« The city’s vein »). Tout cela est primal, anarchique, vicieux, bruitiste et au final, séduisant.
C’est amusant, en préparant cette chronique, je suis tombé par hasard sur des Zulus américains (de Boston) qui pratiquaient déjà une sorte de post-punk et de rock alternatif au cours de deux albums parus en 1985 et 1989. Les choses étaient plus mélodiques mais l’esprit était le même. Un jour, vous verrez, il y aura des petits jeunes ignorants qui décideront de s’appeler Black Sabbath et de jouer du heavy metal, comme on le faisait dans le temps.
Pays: US
Aagoo Records
Sortie: 2015/10/05