PATTE, Indrek – Thank And Share
Nouveau travail d’envergure pour ce multi-instrumentiste estonien, qui nous a déjà offert un très bel album en 2012, avec un recueil plutôt proche de la scène néo-prog. A nouveau entouré d’une imposante équipe pour le seconder au niveau de plusieurs instruments (guitares, violon, violoncelle, percussions et batterie), le maitre d’œuvre prend en charge les claviers, la guitare acoustique, la guitare 12 cordes, la mandoline et bien sûr tous les arrangements musicaux.
Commençant par une introduction aux synthétiseurs, la guitare électrique lance la batterie dans un néo-prog entrainant proche d’un Arena ou d’un Pendragon. On sent aussi une petite pointe de Genesis surtout au niveau de la guitare, pour un premier morceau où le chant nous rapproche fortement d’un Neal Morse. Proche du canevas de l’ancien mentor de Spock’s Beard, la composition fortement fluide offre ici un tempo plutôt accessible au grand public de par son côté symphonique. Bien structuré et malgré tout complexe, le travail d’Indrek Patte force à nouveau le respect des auditeurs, pour une première composition truffée de soli de guitares et de claviers. Une entrée en matière efficace et surtout à la portée de tout un chacun, permettant au compositeur de se faire mieux connaitre.
Guitare acoustique pour suivre pour un petit récital lyrique, ouvrant sur une ballade symphonique où les claviers font ici danser, les arrangements apportant même le son de la flûte. Au milieu du morceau, les synthétiseur s’élancent vers des contrées proches d’un Genesis ou d’un Rick Wakeman, rendant la composition plus enjouée et plus ouverte. Offrant finalement un rock-progressif résolument moderne, la musique s’en trouve accessible et furieusement agréable à écouter, avec tous ces développés de claviers et tous ces soli de guitares. En un mot, une musique plutôt limpide comme pour les compositions du groupe Jadis.
La guitare acoustique réapparait plus tard, pour revenir vers la ballade lyrique, nous ramenant à nouveau vers l’univers de Neal Morse période « Jésus », avec une composition proche de la nature. Le rock progressif haut en couleurs revient ensuite, avec toujours un tempo bien torché et entrainant à souhait, restant toujours proche d’un Neal Morse avec un travail vocal bien pensé. Le côté funk n’étant pas non plus oublié, on perçoit une composition plus exotique où, la voix de notre chef d’orchestre prend des accents plus aigus, parfois proches d’un Sigur Ros !
Notons encore un morceau plus lent et proche de Genesis quant à l’épique qui clôture cet album, il résume tout le savoir-faire du musicien estonien, présentant ici une longue plage bourrée de passages techniques où l’ensemble a gardé cette ambiance néo-progressive. Cette dernière faisant assurément mouche à tous les coups, voilà donc un album qui plaira à beaucoup de monde. Beau travail cher Monsieur Indrek !
Pays: EE
Strangiato Records 2006.2
Sortie: 2014/12/12