WILSON, Brad – Blues thunder

Nous avions déjà rencontré Brad Wilson dans les pages de notre site, à l’occasion de la sortie de son album « Hands on the wheel« , paru en 2013 chez Blues Boulevard. Le guitariste blond revient avec un nouvel album « Blues Thunder », qui sort cette fois sur le label Cali Bee Music, inconnu au bataillon en ce qui me concerne.

Brad Wilson est environné d’une flatteuse réputation de guitar-hero qu’il relate volontiers sur son site internet, un site à l’ancienne, assez tape-à-l’œil et truffé de dithyrambes et de louanges auto-attribués. On pouvait donc adresser un regard méfiant à toute cette publicité, souvent signe de dissimulation d’une certaine misère en termes de talent ou d’inspiration.

Mais il faut bien reconnaître que cet album « Blues thunder » ne déçoit pas, pour peu que l’on ne s’imagine pas avoir affaire à l’album de l’année ou à la merveille blues de la décennie. Dans l’ensemble, Brad Wilson fait preuve d’une incontestable dextérité sur la six-cordes mais fournit des chansons oscillant entre blues et rock qui se situent sur une ligne normale, sans flamboyance particulière mais non plus sans ennui.

Au programme, on voyage entre fraîcheur rock FM californienne (« Is it any wonder »), joyeusetés joliment rythmées (« Change it up », « Step by step »), gentillesses sentimentales cotisant au blues (« Blue shadows », un beau morceau) ou à la ballade rock (« My faith has been broken ») ou rock plus costaud (« Blues thunder », l’excellent final « Never again », sans doute le meilleur morceau de l’ensemble). L’habileté instrumentale de Brad Wilson lui permet de fureter dans tous les styles, y compris le jungle beat à la Bo Diddley (« Let’s go barefootin’ it ») mais on a du mal à trouver chez lui une marque de fabrique propre, une prégnance qui permettrait de conclure tout de suite que les premières secondes du morceau que l’on entend, c’est du Brad Wilson. C’est beau (« Home »), c’est bien fait (« Cool runnin' »), c’est vivifiant (« Black coffee at sunrise ») et groovy (« Sugar sweet ») mais ça ne retire pas cette impression de déjà entendu, tant le classicisme des styles abordés reste académique sans chercher à transcender les genres.

Au bout du compte, l’album est honnête, sympathique mais il est à craindre qu’il ne ressorte pas de sitôt des étagères après avoir été rangé à l’issue de quelques écoutes.

Pays: US
Cali Bee Music
Sortie: 2015/06/07