RUMBLE – White tuxedo & black moustache
Ils nous avaient épatés avec leur premier album « Driftin’« , les Nancéens de Rumble reviennent avec un deuxième album que l’on n’attendait pas de sitôt mais qui se révèle, comme le précédent, une excellente surprise.
Petit rappel pour les distraits ou les amnésiques : Rumble est un trio composé de Julien Leclerc (chant et guitare), Stéphane Donninger (contrebasse) et Rémi Martin (batterie), qui s’est formé en 2011 tout en croyant qu’on était toujours en 1957, tant leur crédo rockabilly est ancré dans l’authenticité des Fifties. Leur premier album « Driftin' » était sorti l’année dernière et avait révélé que le rock ‘n’ roll d’Elvis Presley et Gene Vincent continuait d’être entretenu dans le grand Est français avec le dévouement et le zèle de vieux restaurateurs de Cadillac 60 Special.
Avec « White tuxedo & black moustache », les Lorrains remettent le couvert avec constance et finesse. D’abord avec une pochette d’album soignée qui les représentent en train de jouer au poker, de boire du whiskey et de fumer le cigare. Toute la classe et le mythe des Fifties est déjà dans cette image, rappelant les films de détectives et le petit côté mâle et rugueux des hommes de l’époque. Ensuite, avec bien sûr la musique qui conserve toujours une botte solidement plantée dans la glaise des années 50 mais qui lâche de temps à autres des petits fragments de modernité.
C’est précisément parce qu’ils réussissent à aménager le passé et le présent que les gens de Rumble sont tout à fait pertinents. La voix saccadée et feutrée de Julien Leclerc, les ondulations nerveuses de la contrebasse et le son mono sont de parfaites résurgences de la grande époque de Gene Vincent et d’Eddie Cochran. Mais certaines ambiances un peu plus sombres ou graves (« Frank the murderer », « When you’re alone »), la sensualité sourde de certains titres (« Everybody knows », « White tuxedo & black moustache ») ou l’utilisation de cuivres, qui enjolivent les reprises de « Gonna get back home somehow » d’Elvis Presley et « Death don’t have no mercy » du Reverend Gary Davis, convoquent des aspects un peu plus contemporains. Mais le tout est admirablement homogène et fait de cet album un nouveau coup de maître pour Rumble, dont les membres ont grandi dans la France de Johnny Hallyday et Enrico Macias mais ont su trouver la vraie voie, celle du rock ‘n’ roll.
Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2015/07/22