BARNETT, Bekah – Rise

Elevée à Santa Cruz (Californie), Bekah Barnett a toujours eu la musique pour moyen d’expression, et l’océan tout proche comme source d’inspiration. Devenue étudiante à Oakland, elle étudie le chant lyrique et l’opéra. A force de chanter un peu partout, Bekah Barnett s’établit un petit foyer local de réputation, ce qui aboutit à la réalisation de son premier album « Find shelter here » en 2012.

Bekah tente une candidature à l’émission « America’s got talent » en 2014, ressortant de cette expérience avec des sentiments mitigés envers le système de la télé réalité et une idée de chanson, « Fame and fortune », qui va atterrir sur son nouvel album.

Cet album s’appelle « Rise » et a rencontré une véritable grâce divine qui a placé Bekah Barnett sur la route des bons producteurs et des bons collaborateurs au bon moment. C’est sa rencontre avec la productrice Julie Wolf qui entraîne la mise en chantier – longue et minutieuse – de cet album « Rise ». Julie Wolf est productrice dans la région de la baie de San Francisco et c’est aussi une pianiste de haut niveau. Sous son égide vont défiler dans le studio une palette de musiciens émérites respectés dans le milieu du jazz et de la pop, les principaux traits de caractère de « Rise ».

Bekah Barnett écrit des textes forts et sensibles, empreints d’un romantisme presque mystique et qui vont être mis en valeur par les lignes de basse mélodiques et captivantes de Todd Sickafoose, les arrangements de batterie d’Allison Miller (trois fois ambassadrice du jazz du Département d’Etat américain), les parties de cor de Hans Teuber, la guitare de Michael Papenburg ou le violon de Lyris Hung. Le piano est quant à lui tenu par Bekah Barnett mais aussi par Julie Wolf qui intervient sur plusieurs instrument à claviers. Cette dernière a produit l’album, qui a été mixé par Adam Muñoz (connu pour ses travaux avec Snarky Puppy, Herbie Hancock, Dave Matthews ou Bill Frisell).

Tout ce beau monde apporte incontestablement de la qualité à cet album, mais rien ne tiendrait debout sans la voix impressionnante de Bekah Barnett, à la fois profonde, chaude et douce, et ses textes magnifiques, poétiques et feutrés, enchanteurs et spirituels. Des ambiances jazz et folk alternent bien souvent et Bekah Barnett passe avec la même aisance de morceaux insouciants à des atmosphères tristes et romantiques. En la matière, de véritables perles comme « Rhyme or reason », « Fly », « Lemondrops », « Love will come back » ou le bouleversant « Jesus and Judas » crèvent les sacs lacrymaux au pic à glace.

On reste subjugué par tant de douceur et de force dans cette voix magnifique. Le seul défaut de cet album est sa couverture qui n’a strictement rien à voir avec les propos de l’album. Oubliez donc cette grosse pieuvre tenant un ballon, digne d’une couverture d’album stoner metal d’Asie centrale et jetez-vous sur cet album, surtout si votre petit(e) ami(e) vient de vous quitter ou si votre chien a le cancer des os. Vous pleurerez tant de larmes que vous n’aurez plus assez d’eau pour faire pipi.

Pays: US
Urban Minstrel Records
Sortie: 2015/08/21