DRIFTER – Flow
Drifter est le nouveau projet d’Alexi Tuomarila, un pianiste finlandais qui se consacre au jazz fusion. L’homme se fait connaître au début du 21e siècle avec quelques travaux en solo (« Voices of Pohjola », 2001 ; « O2 », 2003) ou sous le nom de l’Alexi Tuomarila Trio (« Constellation », 2006 ; « Seven hills », 2013). Tuomarila était signé chez Warner, tout se passait bien, il faisait des concerts en Europe, en Australie et au Japon et puis un jour, Warner ferme son département jazz et musique classique. Circulez, il n’y a rien à voir.
Peu décontenancé de cette déconvenue, Tuomarila abandonne son Helsinki natale pour venir fureter en Belgique, à la recherche de musiciens valables. Or, il s’avère que la Belgique regorge d’excellents jazzmen. Par exemple, Nicolas Kummert, saxophoniste namurois que l’on a pu repérer dans des formations jazz comme Alchimie (2001), Jambangle (2002-2003), Quatre (2003-2005) ou Groovething (2010). Kummert s’est également fendu de deux albums solos : « One », (2010, sous le nom de Nicolas Kummert Voices) et « Liberté » (2014). Autre musicien rejoignant Alexi Tuomarila, le batteur anversois Teun Verbruggen cumule depuis une quinzaine d’années un nombre impressionnant de participations dans divers groupes jazz du pays (The Bureau of Atomic Tourism, Flat Earth Society, Othin Spake, P.V.T.V., Too Noisy Fish, VVG Trio). Et enfin, Axel Gilain (contrebasse) complète cette nouvelle formation appelée Drifter.
Le quartet trouve refuge chez le label anglais Edition Records et sort son premier opus, le très cohérent et technique « Flow ». L’impeccable maîtrise technique des musiciens n’empêche pas les sentiments et les neuf titres de cet album font preuve d’un feeling pointu et d’une belle émotion. C’est Alexi Tuomarila qui mène le bal au piano mais ses acolytes, notamment le saxophone, le marquent toujours à la culotte pour le suivre dans ses acrobaties instrumentales. C’est ainsi que l’on profite de morceaux convaincants tant dans une phase dynamique (« Crow hill », « The elegist », « Breathing out my soul », l’excellent final « Vagabond ») que recueillie (« Lighthouse », « Nothing ever lasts », « Toueï »), façon club de jazz à une heure avancée de la nuit.
Nicolas Kummert signe trois titres, autant qu’Alexi Tuomarila, qui partage un morceau avec Axel Gilain, lui-même auteur d’un morceau. Si on compte, cela fait huit compositions originales mais il en manque une neuvième. C’est effectivement une reprise instrumentale de « King of pain » de Police qui vient compléter cet album à la fois aventureux et rassurant, tout à fait recommandable aux amateurs de jazz et à ceux qui veulent faire un petit break dans leur surdose de rock.
Pays: BE
Edition Records
Sortie: 2015/08/14