KRAKOW – amaran
Troisième opus pour ce groupe norvégien originaire de Bergen, qui développe un post-métal travaillé à partir d’ambiances atmosphériques. Mélangeant un rock aérien souvent intriguant et des passages métalliques sinistres, le groupe développe donc une musique qui pourrait faire peur à certaines personnes, mais qui a le mérite d’être personnelle et unique. Le line-up de Krakow s’est étoffé depuis le dernier album, avec l’arrivée du batteur Ask Ty Ulvhedin (Kampfar). Sinon on retrouve aux commandes Frode Kilvik (basse et chant), René Misje (guitare et chant), et Kartan Gronhaug (guitare).
Une guitare solitaire et temporisée élance quelques bruitages de fond, puis c’est le déluge de métal qui déferle avec une guitare grasse au possible et un chant sombre. Un tempo lent et lourd accompagne une complainte emplie de noirceur, rappelant le post-rock et la scène Batcave de Londres. Oui je sais, j’utilise souvent cet intitulé mais c’est quoi çà ? The Batcace est une boite de nuit londonienne ouverte entre 1982 et 1985, qui devient une salle de concert lançant le mouvement gothique et les bases du glam-rock. Base de lancement de nombreux groupes connus des eighties, le phénomène s’est rapidement étendu à l’Angleterre et aux Etats-Unis. Voilà pour la petite explication sinon, le groupe distille un chant agressif et un post-métal, perdurant dans une ambiance qui nous rappelle à nouveau de nombreux groupes des années 80 comme Bauhaus, Skeletal Family ou Red Lorry Yellow Lorry. Ce qui est sûr, c’est que les enfants sont déjà au lit, les parents essayant de contenir les nuages noirs au rez-de-chaussée de la maison !
Nous tapant sur le système cérébral et nerveux, Krakow continue à nous torturer avec cette musique à la fois intrigante et pourtant si attirante. Car elle nous aspire malgré nous au sein de son tourbillon sonore, nous rendant accros tels des drogués de rock’n’roll. C’est peut-être dû à ce savant mélange de métal noir et de passages atmosphériques où, ce chant parfois lugubre finit pour nous glacer le sang. Les musiciens norvégiens seraient-ils les dignes descendants des grands vampires ?
Toujours est-il que cet opus m’a personnellement attiré, peut-être qu’il me renvoie à une époque où je collectionnais les albums du groupe de Peter Murphy ou ceux des Virgin Prunes. Une époque où noirceur rimait avec rock’n’roll et où, il était encore possible de dénicher un vrai disquaire connaissant son job. Au-delà de ces considérations, l’album des norvégiens est à découvrir, pour tous ceux qui n’ont pas vécu les eighties. Pour les autres qui se souviennent, c’est le moment de ressortir vos tee-shirts des Sisters of Mercy ou d’Alien Sex Fiend. C’était la grande époque !
Pays: NO
Dark Essence Records/Karisma KAR088CD
Sortie: 2015/02/09