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DERIVATE – Derivate (EP)

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Bien que ce disque soit présenté comme un EP, sa durée (trente minutes) et la longueur conséquente des morceaux (six à sept minutes de moyenne) justifient sa présentation dans la catégorie des albums. D’autant que ce premier opus de Derivate est une sacrée claque.

Le groupe est genevois et associe depuis près de cinq ans les passions musicales de Jeremy Davis (chant et guitare), Alain Chiesa (basse et chœurs), Théodore Davis (batterie) et Nouchine Etemad (guitare et chœurs). Après avoir roulé leur bosse sur des dizaines de scènes locales, le quatuor décide de s’appeler Derivate et de composer un premier disque.

« Derivate » donne résolument dans un registre métallique qui convoque plusieurs sous-genres formidablement bien combinés entre eux. On y trouve un petit côté mélodique proche du metalcore, mais dans ce que le genre produit de mieux. Il y a également quelques traces de hardcore ou de post-hardcore et il y aussi et surtout une approche progressive qui sert de liant à l’ensemble et aboutit à une parfait cohérence des morceaux.

Ces morceaux sont articulés en cinq mouvements numérotés et dotés d’un sous-titre : « Movement I : Storm », « Movement II : Dawn », « Movement III : Awakening », « Movement IV : Downfall » et « Movement V : Cycle ». Ces titres ont été composés par Nouchine Etemad selon une méthode précise : créer un premier riff servant d’introduction musicale, puis une improvisation à la réécoute de ce riff. On se retrouve avec une formidable variété de climats, basés sur une musique puissante et dramatique. Derivate passionne tout au long de cette demi-heure avec des riffs massifs qui soutiennent un chant oscillant entre rudesse et mélodie, et toujours bien placé.

Chaque titre recèle de petites surprises ou de soudains changements de rythmes. Les passages tranquilles à la guitare qui interviennent entre deux assauts sont de véritables ravissements (« Dawn », « Downfall », « Cycle » et son intermède jazzy). Et lorsque les guitares déclenchent le feu métallique, c’est un véritable hachoir à tympans, toujours d’une extrême rigueur rythmique.

Capables de s’inspirer intelligemment d’Isis, d’Opeth, de Porcupine Tree ou de Mastodon, les gens de Derivate signent ici un album formidable, que l’on aurait aimé plus long. C’est en tout cas une excellente introduction à une discographie qu’on souhaite voir prospérer.

Pays: CH
Black Bear Agency
Sortie: 2014/11/29

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