LOVE, LUCA – Love, Luca
Love, Luca est le nouveau projet d’Henry Luca, un bassiste opérant jusqu’à présent à l’arrière de plusieurs groupes ou dans l’ombre des sessions studio. Le garçon dédicace son premier album éponyme à Paul McCartney, un détail qui va avoir son importance à l’écoute de cet album.
On sait peu de choses d’Henry Luca. Lorsque l’on tape son nom sur Google, on tombe sur un tueur en série américain, pas de bol. Et son groupe Love, Luca ne donne pas plus de résultats, sinon l’envie de visiter la ville de Lucca en Toscane. On va donc se débrouiller avec les moyens du bord pour vous parler de ce musicien, vraisemblablement d’origine flamande si on en juge par le nom des musiciens qui l’ont aidé à faire son album. Hanne Peetermans et Katrien Coppens (percussion et voix), Wout Gooris (piano), Ramsy Irani (guitare), Mathias Moors (basse) et Marijn Geerts (batterie) accompagnent effectivement Henry Luca, qui assure de son côté le chant, la guitare et le piano. Une pléthore d’autres musiciens interviennent ponctuellement au violoncelle ou au violon sur certains morceaux, ce qui suscite l’idée d’un album très richement arrangé.
Et au niveau de la production, on sent effectivement l’ambition. L’album est enregistré dans trois studios anversois par Luc Warniers et Yannick Heeren, le mixage étant fait à Los Angeles et la mastérisation aux studios Abbey Road de Londres. Et c’est là où le lien avec Paul McCartney devient plus évident. Henry Luca est effectivement un admirateur de Sir Paul, il est abonné à sa chaîne YouTube et doit sans doute penser McCartney, manger McCartney, boire McCartney et rêver McCartney du matin au soir et du soir au matin.
Car l’album de Love, Luca aurait très bien pu être un album de McCartney tant les mélodies, le chant, le son et la patte de l’ex-Beatles sont prégnants sur ce disque. C’est donc à de la pop savamment orchestrée que nous invite Henry Luca tout au long des onze titres que comporte son album. Grandiloquence et charme sont au rendez-vous et la visite des lieux est très exaltante. En démarrage douillet sur « Water », Henry Luca se glisse peu à peu dans la peau de McCartney tout en conservant un style propre. En mode dramatique (« Time after time ») ou plus léger (« Someone’s hiding somewhere »), Henry Luca reste toujours convaincant et même hautement respectable lorsqu’il aborde la ballade de haut vol (« Snowflakes », le plus maccartneyiste des morceaux de cet album).
Opulent dans les arrangements, raffiné dans l’écriture, habité par une évidente sincérité, cet album « Love, Luca » est un petit modèle d’orfèvrerie pop, jamais lassant et intemporel. Il y a juste à regretter que l’ombre imposante de Monsieur McCartney couvre quelque peu la personnalité musicale d’Henry Luca. Mais devant la grâce touchante de l’œuvre, c’est un moindre mal.
Pays: BE
LC Music
Sortie: 2015/05/11