LORD SINCLAIR – Les gages et les honneurs
Un groupe qui choisit de s’appeler Lord Sinclair a forcément la capacité à gérer des influences multiples. C’est vrai, Lord Sinclair est synonyme de nombreuses références historiques, hippiques ou même télévisuelles. Que ce soit les pairs de l’Angleterre qui se sont succédé au cours des siècles (et dont l’un des derniers était écuyer de la Reine Mère), le cheval allemand champion de concours hippiques au début de ce siècle ou le célèbre personnage incarné par Roger Moore dans la série « Amicalement vôtre », le nom de Lord Sinclair est lourd de significations.
Et les gens de Lord Sinclair pourraient bien devenir une référence à eux seuls, grâce à cet album « Les gages et les honneurs », premier opus de ce groupe rennais et qui contient tout ce qu’il faut de bon rock classique, paroles et musique. Le groupe voit le jour en 2006 avec la réunion de musiciens déjà blanchis sous le harnais dans d’autres formations rock. David Josse (guitare et chœurs), Chfab (chant, claviers et chœurs), François Albert (basse et chœurs) et Frédéric Rannou (batterie et chœurs) ont pas mal bourlingué sur les scènes locales avant de mettre en chantier leur premier album, sorti au début de cette année.
La musique du groupe trahit l’âge de ses musiciens, qui ne renient aucunement leurs influences rock et progressives héritées des années 70 et 80. Se revendiquant à la fois de Pink Floyd, Ange AC/DC, Porcupine Tree, Radiohead, les Beatles ou Genesis, les gens de Lord Sinclair construisent ici un album sincère, futé sur les paroles et aiguisé sur la technique. Les dénonciations du monde moderne (« Au paradis », « Après moi »), des angoisses humaines (« Nomade et sédentaire », « Vetheuil ») et une certaine approche poétique proche de la dérision font bien sûr penser à Ange mais également à d’autres groupes français s’étant fait un petit créneau dans les années 80, comme Klaxon ou Stocks.
L’atout majeur de Lord Sinclair tient dans les paroles des textes écrits pas Chfab, ainsi que dans les solides parties de guitare et les mélodies rock et prog qui jalonnent l’album. Quelques instrumentaux ponctuent le disque. On apprécie mais on se dit aussi que davantage de ces savoureux textes n’aurait pas fait de mal. Lord Sinclair termine son disque sur une touche hautement littéraire avec l’adaptation rock de « La ballade des pendus » de François Villon, poète médiéval bien connu.
On ne sait pas si Lord Sinclair viendra un jour par chez nous donner quelques concerts mais les amateurs de rock classique des années 80 peuvent sans remords mettre la main sur leur album, c’est déjà ça.
Pays: FR
Vocation Records
Sortie: 2015/01/15