VAN JETS (The) – Welcome to the strange paradise
Sans être d’immenses révolutionnaires du rock ‘n’ roll, The Van Jets ont néanmoins réussi à creuser durablement leur petit trou dans le paysage musical belge. La preuve, arriver au stade du quatrième album est déjà un gage de solidité, vu que bien des groupes ont été incapables d’arriver à cette durée de vie déjà très honorable.
Et c’est vrai que ce combo ostendais mis sur pied en 2003 par les frères Verschaeve a déjà parcouru un joli bout de chemin. Habitué des salles de concerts et des festivals, The Van Jets a gravi patiemment les marches de la hiérarchie rock. Quasiment inévitables (sans courir après, je les ai quand même vus cinq fois en tant que première partie ou sur le programme de Werchter ou du Pukkelpop), les Van Jets ont séduit le public à force de concerts convaincants et d’albums en quête permanente d’évolution.
Au fur et à mesure des albums « Electric soldiers« (2007), « Cat fit fury!« (2010), « Halo » (2012) et ce tout nouveau « Welcome to the strange paradise », les Van Jets sont progressivement passés d’un garage rock un peu pop à un subtil mélange de glam rock et de synth pop. C’est en tous cas la recette qu’ils nous servent ici. Ce sont bien sûr toujours et encore les frères Johannes Verschaeve (guitare et chant) et Michael Verschaeve (batterie) qui mènent le bal, accompagné de Frederik Tampere (basse et chant) et Wolfgang Vanwymeersch (guitare, claviers et chant), qui signe trois des douze titres présents sur ce nouvel album, le reste étant l’œuvre exclusive du patron Johannes Verschaeve.
Autre signe d’évolution, le passage du groupe du label Belvédère à Sony Music, ce qui marque quand même un autre saut dans la hiérarchie. Et du point de vue du contenu « Welcome to the strange paradise » pourrait sans doute être l’album le plus fouillé des Van Jets à ce jour. Sous des aspects un peu légers faits de pop sautillante et acidulée, le groupe des frères Verschaeve place des textes désabusés et grinçants sur l’incommunicabilité entre les êtres ou une certaine dérision de notre époque. Ce qui était un peu superficiel et dansant prend alors des allures plus graves, et les mélodies accompagnent le mouvement (« Two tides of ice », « Carpet man », « Twelve note scale »). Après cela, la pilule passe, les nostalgiques du Van Jets plus électrique comprennent où le groupe veut en venir, le message du combo ostendais devient respectable, car fort et cohérent. On peut alors se laisser bercer par « Utopia », réfléchir sur la philosophie de « Shit to gold », reposer les neurones sur la fraîcheur simple de « Pink & blue », s’inquiéter sur les sonorités tendues de « Sludger » ou vibrer sur les riffs malins de « Bad call », avant de finir dans la dislocation synthétique de « Lady Lazarus » et les grosses rythmiques du titres bonus « The sound of sea ».
Ce nouvel album des Van Jets s’apprécie, à mon avis, au fur et à mesure de la multiplication des écoutes, ce qui est le signe des produits de qualité. A ne pas rater à l’Ancienne Belgique le 8 mai prochain ou au Putrock de Beringen le jour suivant.
Pays: BE
Sony Music
Sortie: 2015/04/17