LIKE A STORM – Awaken the fire
Quand on vit en dans la lointaine Nouvelle-Zélande et que l’on a envie de faire écouter sa musique au reste du monde, il n’y a pas 36 solutions : la valise et l’avion, direction les Etats-Unis ou l’Europe. C’est ce qu’ont fait Split Enz ou les Datsuns en leur temps, et c’est la raison pour laquelle ils sont aujourd’hui les groupes néo-zélandais les plus connus. Cette notoriété pourrait aussi profiter à Like A Storm, un trio de frérots qui vient aussi du pays du long nuage blanc et qui n’a pas tardé à entreprendre la conquête des Etats-Unis par l’Ouest afin de faire entendre son hard rock mélodique.
Chris Brooks (chant et guitare), Matt Brooks (guitare) et Ken Brooks (basse et claviers) forment leur groupe à Auckland en 2005. Ils déménagent assez rapidement vers la côte Ouest des Etats-Unis, où ils s’installent à Vancouver. Nous sommes en 2007 et Like A Storm ne tarde pas à se faire repérer par Kai Marcus, du groupe Methods Of Mayhem, qui les introduit auprès du producteur Mike Plotnikoff. Les frères Brooks ont un pied dans le sanctuaire rock américain et sortent leur premier album « The end of the beginning » en 2009.
Ce disque passe inaperçu dans les charts mais cela ne décontenance pas les frères Brooks, qui tournent d’arrache-pied aux Etats-Unis en compagnie de Puddle Of Mudd, Shinedown, Skillet ou Drowning Pool, s’enfermant dans leur chambre d’hôtel après les concerts pour composer de nouveaux titres. En 2011, Like A Storm effectue deux tournées américaines avec Alter Bridge (une grosse influence du groupe) et participe à de nombreux festivals, enregistrant au passage son deuxième opus « Like A Storm unplugged ». Les choses commencent à bouger en 2012, quand Like A Storm sort son album « Chaos theory : part 1 », dont le titre « Love the way you hate me » gagne du terrain sur les radios américaines, ce qui permet à certains morceaux du groupes, édités en singles, de se frayer un chemin jusqu’aux charts néo-zélandais et américains. En 2013, Like A Storm édite un double album live, intitulé « World collides: Live from the ends of the Earth ». La performance commerciale de Like A Storm est d’autant plus louable que le groupe opère sans le soutien d’une grosse maison de disques, écoulant ses œuvres sous son propre label Fatal Records.
L’Europe a enfin l’occasion de faire connaissance avec Like A Storm par l’intermédiaire de ce « Awaken the fire », qui est une édition européenne visant à présenter des chansons du groupe déjà sorties sur le marché américain. C’est ainsi que l’on retrouve la totalité de « Chaos theory : part 1 », agrémenté de quatre nouveaux titres. Dès les premiers moments de « Chaos », le premier morceau, on sent tout le clinquant et le bagout qui font la force des bons groupes hard FM. La voix de Chris Brooks résonne comme celle d’un Bon Jovi qui aurait retrouvé le goût de l’électricité. L’air de rien, le groupe place de petites perles mélodiques et puissantes, comme cet imparable « Love the way you hate me », le super musclé « Never surrender » ou l’arrogant et racoleur « Become the ». En prime, une reprise personnalisée du « Gangsters paradise » des rappeurs de Coolio vient mettre un peu d’exotisme électrique dans cet album.
Qui dit hard FM dit ballades pour faire fondre les jeunes filles le samedi soir. Dans l’exercice, Like A Storm se distingue avec « Break free », « Southern skies » et « Ordinary », de jolies bluettes ensoleillées et romantiques, capables de distraire un moment les jeunettes de leur téléphone portable et de faire replonger les plus anciennes dans les souvenirs torrides de leurs premières amours, à l’époque du « Still loving you » de Scorpions.
En définitive, cette première prise de contact avec les gens de Like A Storm est tout à fait prometteuse. Les frères Brooks se glissent dans les sonorités classiques qui ont fait les beaux jours du hair metal et ils le font bien. D’ici à imaginer un revival du hair metal grâce à ces kiwis bondissants, il n’y a qu’un pas.
Pays: NZ
Century Media
Sortie: 2015/03/16