HOT MAMA – Re-Earth

Rencontre des nations (deux Russes et deux Allemands) et des sexes (une femme et trois hommes), Hot Mama voit le jour à Dresde, dans l’Est de l’Allemagne. Sonya (chant), Stacy (guitare), Christian (basse) et Ron (batterie) tentent dans un premier temps de forger un métal de leur cru qui aboutit à l’album « Downloader » en 2013. D’après le sentiment même du guitariste, ce disque manquait de charisme et ne parvenait pas à s’extraire d’un certain conformisme métallique. Nous n’avons pas eu l’occasion d’écouter l’entièreté de l’opus mais les quelques clips observés du YouTube ont révélé ce qu’on appelle un potentiel mais aussi effectivement un métal mélodique un peu passe-partout, ni génial ni mauvais, d’une honnête facture mais ne permettant pas d’être vraiment marqué par le style du groupe.

Ayant pris conscience de ces petites faiblesses, l’équipe de Hot Mama planche d’arrache-pied sur un nouveau concept afin de tendre vers quelque chose de plus énergique et de plus original. C’est ainsi qu’en 2015, Hot Mama sort de ses ateliers son nouvel album « Re-Earth » qui propose un métal repensé vers davantage de sonorités metalcore, djent et progressives.

Là où Hot Mama se sort honorablement de l’exercice, c’est dans le subtil équilibre de ces genres, le groupe évitant les bouffonneries du metalcore au profit des aspects progressifs et djent qui rendent le projet crédible. L’atout principal du combo est la voix harmonieuse et claire de la chanteuse Sonya, dotée d’un belle organe et pas désagréable à regarder, ce qui ne gâche rien. Pour le reste, Hot Mama a beau faire preuve de dextérité dans l’exécution instrumentale, il demeure dans le peloton des groupes de métal à chanteuse. Plus incisif que Within Temptation, plus dépouillé que Lacuna Coil mais moins brutal qu’Arch Enemy (à qui il n’arrive pas à la semelle), Hot Mama se place gentiment dans l’ombre de groupes comme Flyleaf ou Epica, mais dans la catégorie B.

Il y a cependant quelques bonnes idées dans cet album « Re-Earth », ainsi que des titres accrocheurs comme « Let it die » ou « Unhollywood » (qui font d’ailleurs l’objet de clips vidéo). On notera aussi les gros riffs costauds de « We’ve had our share », « Valley of laughter » ou l’instrumental « Cyberdrome » qui vient mettre fin à une série de morceaux un peu répétitifs en milieu d’album. Les amateurs de métal à chant féminin pourront prêter une oreille intéressée au travail de Hot Mama, un groupe encore petit pour le moment mais – qui sait – susceptible de se faire une petite place au soleil des grands.

Pays: DE
Fastball Music
Sortie: 2015/03/27