VAN DER AA, Liesa – Woth
« The Weighting of the Heart » (WOTH) est un triptique musical inspiré de la cérémonie des morts dans l’Egypte antique. La nouvelle production musicale de Liesa Van der Aa est une histoire personnelle, basée sur la nouvelle idée du jugement et de l’expérience de Dieu pour la jeune génération d’aujourd’hui. En contraste avec sa performance en solo sur son premier album, « Troops », sorti en 2012, Van der Aa recherché plus de 80 musiciens pour jouer avec elle sur son deuxième disque.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Liesa Van der Aa (28 ans) ne fait pas dans la demi-mesure. Le fan d’égyptologie y trouvera son compte. Ce triple album constitué de trois CDs demande que l’on s’y penche et lise les textes afin de comprendre de quoi il s’agit. Cette cérémonie à laquelle il est fait allusion consiste à peser le coeur devant quarante juges qui détermineront si le coeur est lourd, léger ou en équilibre. Sur les trois disques, ce sont des interprétations des mêmes titres qui se retrouvent déclinées dans des versions tantôt pop, tantôt baroques ou électroniques. Souvent, différents styles se chevauchent sur le même titre.
Sur le premier CD dédié au coeur lourd, le premier titre « A warm welcome- by 42 judges » est fait d’incantations chamaniques et donne l’impression d’écouter une oeuvre d’Arvö Pärt. Sur l’ensemble de l’album, Les triturations électroniques rappellent Laurie Anderson.
Sur le deuxième CD, c’est du coeur léger dont il est question. « On Health » s’étire sur neuf minutes avec une partie classique, avec violons et de choeur, et une autre plus acoustique, presque jazz. Sur « On Heaven and Its Guard », les instruments égyptiens avec les synthétiseurs en fond sonore évoquent « Passion » de Peter Gabriel, qui penserait sans doute beaucoup de bien de cet album.
Si l’entreprise peut sembler un rien orgueilleuse- sortir un triple CD à une époque où la forme est privilégiée par rapport au fond et à laquelle on se réfugie vers les vinyles- chapeau bas à cette dame qui a du convaincre bien du monde pour aller au bout de son projet.
Avouons que nous avons dû sauter certains morceaux, mais au final, Liesa Van der Aa vient contredire l’adage “less is more”. Dans ce cas, ce serait plus tôt “more is more”. « Don’t believe the hype » s’exclamait Public Enemy sur un de ses premier albums en 1984. Rien à voir ici avec le rap ici, mais cette réflexion semble correspondre aux choix artistiques de Liese Van der Aa. Et tendre une oreille attentive à ce disque permettra de receler de vrais trésors. L’album sera joué live en février prochain au Kaaitheater à Bruxelles.
Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2014/11/06