NOBODY’S STRAIGHT – Utopique
Alençon, dans le verdoyant département de l’Orne, n’est pas seulement la ville natale de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, elle est aussi le repaire de Nobody’s Straight, tribu de guerriers hardcore faisant vibrer les murs des clubs locaux depuis 2007. Il est plus facile de trouver sur le Net le secret de la fabrication d’une bombe à neutrons que des informations sur l’identité des musiciens de ce groupe, qui ne tarissent pas de détails sur leur parcours dans leur matériel de promotion mais qui ont omis de révéler leurs noms. Mais sachez que Nobody’s Straight est composé de quatre solides gaillards manipulant basse, batterie, guitare et micro, schéma classique.
Nobody’s Straight naît donc en 2007 et ne perd pas de temps pour se développer. Il laisse rapidement un titre sur la compilation « Moshing attitude part 1 », sortie la même année. En 2008, le groupe sort une première démo et se débrouille pour se retrouver sur une compilation essentiellement occupée par des groupes de hardcore indonésiens, allez savoir comment. Mais il n’y a que le résultat qui compte et tout ceci permet à Nobody’s Straight de publier un premier EP et s’insinuer de plus en plus fréquemment dans des festivals. Et surtout, son image monte en puissance auprès du public et de la presse spécialisée, avec en prime plusieurs passages sur des radios non seulement locales mais aussi belges et québécoises.
Le premier album « Bicéphale » sort en 2012 et révèle un hardcore solide et direct, qui ne fait pas dans la fioriture et place entre les deux oreilles des morceaux brutaux et revendicatifs. La suite débarque ces temps-ci avec « Utopique », rassemblement de douze morceaux taillés dans l’acier dont on fait les obus à fragmentation, produit par Etienne Sarthou (AqME, The Butcher’s Rodeo). Sur des paroles dans la langue de Beaumarchais, Nobody’s Straight dénonce les turpitudes de l’humanité et appelle à la rébellion (« Profané », « Capitulé », « Camisolé », « Lobotomie »). Du point de vue instrumental, Nobody’s Straight monte de jouissifs murs de son, bien dans la tradition hardcore. On pense à Pro-Pain, Spudmonsters, Lofofora ou Hatebreed en entendant ces morceaux rustiques et carrés, ravageurs et explosifs. Le chanteur a un style relativement monolithique mais son placement de voix assez haut dans les aigus et les messages qu’il profère font naître un capital de sympathie.
Les amateurs de hardcore qui ne prend pas de gants trouveront avec Nobody’s Straight un groupe parfaitement capable de satisfaire leur besoin de violence sonore et leur appétit de décibels rougeoyants.
Pays: FR
Raffal Prod / M & O Music
Sortie: 2014/11/24