REVEREND RUSTY – Struggle
Depuis trente ans, le Reverend Rusty, alias Rusty Stone, promène sa guitare et son chapeau usé sur toutes les routes européennes, en particulier l’Allemagne d’où il est originaire. Mais le bonhomme a beau être allemand, c’est le blues des eaux du Mississippi qui le fascine. Trente ans, ça fait un paquet de temps mais Rusty Stone est cependant resté parcimonieux sur la production discographique, avec dans sa besace six albums studio, un album et un DVD live.
C’est sous le nom de The Case que Rusty Stone démarre ses activités musicales. The Case est crédité des albums « Blues power » (1989) et « Born from the blues » (1995), où les pochettes laissant toujours apparaître Rusty Stone ne laissent planer aucun doute : c’est bien lui le patron de ce business blues teuton. Puis c’est Reverend Rusty & The Case qui propage la musique du Delta sur les albums « Live » (1999), « Preacher man » (2002), le DVD « Live » (2005) et « Sinner not a saint » (2009), entrecoupés d’un album solo crédité à Rusty Stone (« Live and alone », 2009).
C’est sous le nom de Reverend Rusty que Rusty Stone revient avec ce « Struggle », première manifestation de vie après cinq ans de silence. Aidé des solides Mr C.P. (basse) et Al Wood (batterie), le Révérend Rusty part évangéliser les foules à coups de goupillon électrique et répand la bonne parole du blues sous des formes diverses. Si l’on démarre en effet en douceur avec « Intro », un « Let it flow » très caribéen ou un « Don’t look back » inoffensif et dansant, le Révérend place quelques petits coups d’épaule de plus en plus insistants et montant en puissance (« Born for the blues », « No no no », « Living and dying ». On muscle davantage les propos sur un « Come on » bien boogie ou un « Old together » jouant les forts en thème, séparés par le sympathique et tranquille « Low down blues ». On atteint l’apogée de l’album avec le long instrumental « Roll on », exercice de guitare lourde qui cherche un peu la sortie vers la fin mais qui demeure néanmoins percutant.
Quelques petits rythmes accélérés viennent achever l’album, parfois dans la pertinence (« Movin’ too fast ») parfois pas (« Tell me »), jusqu’à un bel hommage acoustique à Ry Cooder avec le morceau « Cooder », qui invite à regarder le soleil se coucher sur les champs de coton.
Les Allemands ne sont pas forcément réputés pour leur blues, mais avec Reverend Rusty, on trouve un honnête défenseur du blues d’outre-Rhin, qui est un peu comme le vin du même pays : il y en a de meilleurs ailleurs mais celui que l’on goûte sur place n’est pas forcément sans intérêt.
Pays: DE
RevStone Music
Sortie: 2014/05/15