HEART IN HAND – A beautiful white
Formé à Bournemouth dans le sud de l’Angleterre en 2008, Heart In Hand est un groupe qui consacre son énergie au hardcore mélodique et au metalcore. Le risque est donc grand pour ce groupe de figurer dans le gros du peloton des groupes metalcore dépourvus de toute originalité et qui font exactement la même chose que leur voisin. Mais Heart In Hand a néanmoins réussi à se distinguer un peu de la masse en négociant habilement les éléments metalcore et hardcore mélodique qui l’inspirent, pour mélanger le tout de façon à ne pas être trop mélodique dans le hardcore et pas trop émocore dans le métal.
Composé de Charlie Holmes (chant), Ollie Wilson (guitare, Ed Hartwell (guitare), Gavin Thane (basse) et Sam Brennan (batterie), Heart In Hand réalise son premier EP autoproduit et éponyme en 2009. L’objet est suffisant pour attirer l’attention des labels Siege of Amida et Century Media en 2010. Le groupe enregistre son premier album « Only memories » en 2011, sous le patronage du producteur Andy Hayball (Slipknot, Bring Me The Horizon). L’album est bien reçu et permet au groupe de montrer tous ses talents scéniques lors de nombreuses tournées et de passages en festivals (dont l’imposant Download en Grande-Bretagne et le Miner’s Fest en Belgique).
En 2013, c’est au tour de « Almost there » de maintenir la pression et de confirmer le style percutant de Heart In Hand, qui usine un hardcore mélodique pas forcément révolutionnaire mais bien équilibré et pas tape-à-l’œil. Le producteur Pedro Texeira (Bury Tomorrow) est responsable de cette galette qui entretient la montée en puissance du groupe. La tournée qui promotionne cet album passe par 19 pays européens et voit Heart In Hand évoluer sur les mêmes scènes que Deez Nuts, Bury Tomorrow, Texas In July, Stray From The Path, Feed The Rhino ou Obey The Brave.
Et voici maintenant nos Anglais à l’heure du troisième album, un « A beautiful white » qui se situe sans surprise dans la lignée des précédents. Ce sont les gens de Heart In Hand qui produisent l’album, avec un mixage signé Will Putney (Thy Art Is Murder, Northlane). Par rapport aux œuvres précédentes, néanmoins, les British font montre d’un surcroit de maturité et savent entretenir les atmosphères dramatiques qui traversent les douze titres de leur dernier album. On tombe rarement dans la routine au fil de cette route parcourue avec « Mae », « A beautiful white », le rageur « Colours and chemicals » ou le grand final « Jasmine ». Le groupe est également à l’aise dans les vents contraires, quand il s’agit de calmer le jeu avec un peu de tendresse (la petite pièce au piano bizarrement intitulée « … ») ou de de repeindre les tympans de l’auditeur avec une couche de plutonium (« Poison pen letters », « New year’s eve »). Un morceau comme « Last night » est l’amalgame parfait des courants hardcore et metalcore, dont les pointes mélodiques parfois irritantes sont ici habilement gommées au profit d’une rage salvatrice.
Aligner douze titres metalcore sans lasser l’auditeur pas forcément fan inconditionnel, il fallait le faire. Heart In Hand peut donc revendiquer sans honte le titre de petit maître du genre, avec une signature musicale encore assez personnelle dans un domaine où le copier-coller règne souvent sans partage.
Pays: GB
Century Media
Sortie: 2014/11/03